Partout dans le monde, on ne parle que des violences faites aux femmes. Mais, des milliers d’hommes sont aussi victimes de harcèlement ou d’abus de la part de leurs conjointes. Au Maroc, le fléau ne cesse de prendre de l’ampleur, mais trop souvent sous estimé.
Selon une information du journal Aujourd’hui le Maroc, le Réseau marocain pour la Défense des Droits des Hommes a répertorié près de 24500 cas de violences envers les hommes, couvrant la période 2008-2019, avec près de 3000 à avoir subi une forme de violence, rien que l’année dernière. Malgré ces chiffres alarmants, le bilan est encore plus lourd, car les statistiques n’ont pas pris en compte, les abusés qui n’ont pas eu le courage de porter l’affaire devant les autorités par peur d’être la risée de la population. « Le nombre d’hommes violentés est beaucoup plus important. Les hommes n’osent pas en parler par honte. Le tabou entourant les hommes victimes de violence conjugale est encore bien ancré dans notre société », a affirmé Abdelfattah Bahjaji, le président du réseau.
Pour ce militant des droits des hommes battus, ces exactions son parfois poussées à l’extrême avec des hommes marginalisés, réduits à l’état d’esclave et ceci, dans leur propre foyer. « Nous avons reçu plusieurs cas graves. C’est notamment le cas d’un commerçant âgé de 54 ans à Casablanca. Sa femme accompagnée de son frère l’ont frappé violemment sur la tête et sur tout le corps avec un bâton. La victime a été gravement blessée à la tête, avec une fracture du bras. Cet homme présentait des hématomes sur tout le corps », a expliqué Mr Abdelfattah Bahjaji.
L’autre cas de violence non moins important et qui mérite qu’on y prête attention est la violence sexuelle faites aux hommes. Malgré qu’elles soient rares, plusieurs de ces cas ont été signalés à l’association et sont souvent un moyen de chantage ou de licenciement. C’est le cas d’un homme qui a été licencié par son employeur femme, car il ne voulait pas avoir des relations sexuelles avec elle. Ou encore le cas d’un chauffeur à qui l’employeur femme a tenté d’imposer des relations sexuelles durant l’absence du mari, ce qu’il a toujours refusé.
Bien qu’elle soit une réalité taboue et complexe, les violences faites aux hommes ne doivent pas être vues comme une violence douce mais doit être prise à leur juste mesure. Aussi les organismes internationaux et les ONG, doivent rapidement prendre au sérieux ce phénomène social qui fait autant de victimes que les violences faites aux femmes.