Le gouvernement sénégalais a annoncé une aide de dix millions de francs CFA pour chacune des 79 familles ayant perdu un proche lors des manifestations qui ont secoué le pays entre février 2021 et 2024,rapporte RFI. Cette initiative, présentée comme une mesure d’assistance plutôt qu’une réparation, marque un premier pas vers une reconnaissance officielle des préjudices subis.
La ministre de la Famille, Maïmouna Dieye, a précisé que cette aide ne saurait être confondue avec une indemnisation complète, le gouvernement prévoyant la mise en place d’une commission spécifique pour examiner les réparations. Outre cette assistance aux familles endeuillées, l’État s’engage également à prendre en charge les soins médicaux des ex-prisonniers et à leur verser une somme de 500 000 francs CFA. Selon l’Agence nationale des statistiques du Sénégal, 2 172 personnes ont été emprisonnées à la suite de ces manifestations, un chiffre susceptible d’être revu à la hausse au fil des recensements menés par les organisations de la société civile.
Toutefois, la question des indemnisations reste en suspens. La mise en place de la commission chargée d’étudier ces réparations dépend de la révision ou de l’abrogation de la loi d’amnistie adoptée sous le régime de Macky Sall. Ce texte, largement controversé, empêche toute poursuite judiciaire contre les personnes impliquées dans les violences.
En attendant des avancées concrètes sur ces engagements, cette aide gouvernementale, bien que symbolique, apporte un soulagement partiel aux familles affectées par ces années de troubles politiques.
