
L’est de la République démocratique du Congo subit de plein fouet les conséquences de l’occupation des villes de Goma et Bukavu par les rebelles du M23. Outre les tensions sécuritaires, c’est désormais un véritable choc économique qui frappe le pays, paralysant le commerce et mettant en péril de nombreuses entreprises.
Depuis la fermeture des aéroports internationaux de Goma et de Kavumu, l’approvisionnement de la capitale, Kinshasa, en produits frais provenant du Nord et du Sud-Kivu est devenu quasi impossible, rapporte RFI. Les rayons des supermarchés se vident, et les commerces spécialisés peinent à maintenir leurs activités.
Diane Dady, restauratrice à Kinshasa, subit de plein fouet cette crise. « Nous n’avons plus de petit pois, de pommes de terre, de bananes vertes, ni même de fromage ou de haricots. Nos clients désertent, nous avons perdu 70 % de notre clientèle », se désole-t-elle. Face à l’effondrement des ventes, elle est contrainte de licencier une partie de son personnel.
Les agences de fret et les compagnies aériennes, qui assuraient quotidiennement le transport des marchandises entre Goma et Kinshasa, sont également à l’arrêt. Selon une source administrative, 60 % du fret aérien de Kinshasa provenait de Goma. Cette rupture d’approvisionnement fragilise un pan entier de l’économie, des commerçants aux consommateurs.
Sans une solution rapide à la crise sécuritaire, le spectre de faillites en cascade plane sur de nombreux secteurs. « Si cette situation perdure, nous devrons fermer », avertit Diane Dady, résignée mais inquiète. La guerre ne fait pas que des ravages sur le terrain : elle étouffe aussi l’économie d’un pays déjà en proie à de nombreux défis.