
Le conflit dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) prend un nouveau tournant. Et pour essayer une nouvelle tentative pour ramener la paix, trois anciens dirigeants africains ont été désignés.
Cette initiative, soutenue par la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC), marque une étape décisive dans les efforts de pacification d’une région en proie à l’instabilité depuis des décennies.
L’ancien président kenyan Uhuru Kenyatta, l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo et l’ancien Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn ont été choisis pour piloter ce processus. Leur poids politique et leur expérience en matière de négociation leur confèrent un rôle stratégique dans la recherche d’une solution durable.
Cette candidature s’inscrit dans une volonté de coordonner les efforts de paix en fusionnant le Processus de Nairobi et le Processus de Luanda , deux initiatives parallèles portées respectivement par l’EAC et la SADC. Lors d’un sommet tenu le 8 février, ces organisations ont décidé d’unir leurs forces afin de renforcer leur impact.
Parallèlement à la mise en place de cette médiation, les deux blocs régionaux ont convoqué une réunion ministérielle pour le 28 février et lancé un appel ferme au Mouvement du 23 mars (M23) , exigeant l’arrêt immédiat de ses offensives et le respect d’un cessez-le-feu.
Le M23, groupe rebelle particulièrement actif dans l’est de la RDC, a multiplié ces derniers mois les conquêtes territoriales, s’emparant notamment des villes stratégiques de Goma et Bukavu . Cette région, riche en ressources minières, est depuis longtemps le théâtre d’affrontements impliquant une multitude d’acteurs armés aux intérêts divergents.
Si la désignation de médiateurs de haut niveau et la consolidation des initiatives de paix constituant des avancées encourageantes, la complexité du terrain et la fragmentation des forces en présence rendent la tâche particulièrement ardue. « Le Processus de Nairobi est actuellement dans une impasse », a déclaré Kanze Dena, porte-parole de M. Kenyatta, soulignant les défis qui attendent les nouveaux médiateurs.
Toutefois, cette nouvelle dynamique diplomatique suscite un espoir prudent. Reste à savoir si elle parviendra à briser le cycle des violences et à ouvrir enfin la voie à une paix durable dans l’est de la RDC.