
Une étude récente de l’École nationale supérieure de statistique et d’économie appliquée (Ensea) révèle qu’en Côte d’Ivoire, plus d’un travailleur sur deux est confronté à des violences ou du harcèlement en milieu professionnel. Ce fléau, souvent passé sous silence, prend diverses formes : pressions psychologiques, abus de pouvoir et harcèlement sexuel.
Mireille, jeune diplômée, pensait débuter sereinement sa carrière avant de devenir la cible de son supérieur hiérarchique. « Il m’a fait des attouchements et tenu des propositions déplacées. J’avais peur des répercussions sur ma carrière », confie-t-elle. Incapable de supporter la situation, elle a fini par démissionner, comme de nombreuses victimes confrontées à l’impunité.
Des initiatives pour briser le silence
Face à cette réalité inquiétante, l’ONG Akwaba Moussa œuvre pour accompagner les victimes et sensibiliser les entreprises. « Nous mettons en place des procédures pour protéger ceux qui osent témoigner et leur offrir un cadre sécurisant », explique Maureen Grisot, directrice exécutive de l’organisation.
Malgré une législation prévoyant jusqu’à trois ans de prison et une amende d’un million de francs CFA pour harcèlement en entreprise, peu de plaintes aboutissent. La peur des représailles et le manque de dispositifs efficaces freinent les dénonciations. Pour endiguer ce fléau, une meilleure application des lois et une sensibilisation accrue sont essentielles.