
La visite du secrétaire général de la présidence camerounaise, Ferdinand Ngoh Ngoh, dans l’Extrême-Nord du pays, a pris une tournure inattendue ce samedi 15 février. Initialement prévue pour quelques heures, elle s’est prolongée jusque tard dans la nuit sous la pression des habitants et des élus locaux, déterminés à faire entendre leurs revendications, rapporte RFI.
Accompagné des ministres de l’Administration territoriale et de la Jeunesse, Ferdinand Ngoh Ngoh s’est rendu dans plusieurs localités de la région pour évaluer les défis sécuritaires et humanitaires. L’Extrême-Nord du Cameroun fait face à la menace persistante de Boko Haram et aux conséquences dévastatrices des inondations qui fragilisent davantage une population déjà vulnérable.
C’est dans la ville de Kousseri que la tension est montée d’un cran. Alors que le secrétaire général s’apprêtait à quitter les lieux pour regagner Yaoundé, des habitants et des élus locaux se sont mobilisés pour bloquer son départ. Les maires, arborant leurs écharpes tricolores, ainsi que des militants du parti au pouvoir ont dénoncé le manque d’écoute du représentant de la présidence. Certains lui ont reproché de ne pas avoir pris le temps de recueillir les doléances de la population, alimentant ainsi un sentiment de frustration et d’abandon.
Face à la pression, Ferdinand Ngoh Ngoh a été contraint d’improviser des rencontres avec les responsables locaux et des membres de la société civile. Ces échanges, qui se sont poursuivis tard dans la nuit, ont permis d’exposer les préoccupations urgentes de la région, notamment en matière de sécurité et d’infrastructures. Ce n’est que le lendemain que la délégation gouvernementale a pu quitter Kousseri et regagner la capitale.