Le tribunal de grande instance de Lomé a entamé ce matin le procès très attendu des dirigeants de sociétés de trading interpellés en octobre 2021. Trente-trois responsables et collaborateurs de ces entreprises, poursuivis pour pratiques illégales, comparaissent devant la chambre correctionnelle. Parmi les principaux accusés figurent Yaovi Dodji Diogo et Kossivi John Dogbevi, respectivement à la tête de CACESPIC-IF SARL et J-Global Capital.
Ces entreprises sont accusées d’avoir mené des activités de trading jugées illégales au Togo. Elles auraient collecté des milliards de francs CFA auprès des citoyens, en promettant des rendements exceptionnels allant de 50 à 100 % sur de courts délais. Cependant, incapables de restituer les fonds récoltés, leurs dirigeants sont également accusés de manque de coopération avec les autorités pour remédier à la situation.
Outre Yaovi Dodji Diogo et Kossivi John Dogbevi, 31 autres prévenus sont cités, dont Kpelly-Godzo Sename, Loko Ogbohoun, Sedzro Messan Edem, Gandigbé Wilfried Roger, Adeti Yaovi Edem, et Kpatcha Jean-Paul.
Les accusés doivent répondre de plusieurs chefs d’accusation, notamment :
- La collecte illégale de fonds auprès du public ;
- La proposition de contrats d’investissement basés sur des montages fictifs ;
- Le blanchiment de capitaux par transfert ou dissimulation de fonds d’origine illicite.
Ces accusations s’appuient sur les articles 448 et 452 du nouveau code pénal togolais, ainsi que sur la loi uniforme n°2018-004 du 4 mai 2018, relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA).
Ce procès, qui attire une attention considérable, pourrait avoir des répercussions majeures sur la régulation des activités financières et de trading au Togo.
