Dans le but de stabiliser deux banques fragiles représentant une part significative des actifs bancaires du pays, le gouvernement togolais, soutenu par le Fonds Monétaire International (FMI), envisage des réformes majeures. Bien que la privatisation de l’Union Togolaise de Banque (UTB) soit recommandée à terme, celle-ci reste conditionnée par l’achèvement de sa restructuration.
L’an dernier, les immeubles abritant les sièges sociaux de l’UTB et de l’ancienne Banque Togolaise pour le Commerce et l’Industrie (BTCI), aujourd’hui IB Bank, ont été repris par l’État togolais. Ces deux banques cumulent 20 % des actifs bancaires nationaux. Selon Togo First, l’achat du siège de l’UTB aurait coûté 31 milliards FCFA.
UTB : vers une stabilisation progressive
Après avoir souffert de fonds propres négatifs pendant plusieurs années, l’UTB a bénéficié d’une injection de 12,6 milliards FCFA, combinée à la reprise de son siège social. Ces mesures lui ont permis d’atteindre des niveaux de fonds propres proches des normes fixées par la Commission bancaire de l’UEMOA.
Toutefois, la restructuration reste cruciale. Un plan, basé sur un audit indépendant réalisé en 2023, doit être finalisé avant avril 2025 et mis en œuvre d’ici octobre de la même année. Pendant cette période, l’UTB restera sous contrôle public, et le FMI préconise une privatisation dès que possible pour limiter les risques fiscaux.
IB Bank : entre progrès et défis
Privatisée en 2021 au profit de l’homme d’affaires burkinabè Mahamadou Bonkoungou, IB Bank montre des signes d’amélioration malgré des résultats financiers contrastés. La vente de son ancien siège a permis de renforcer ses fonds propres, mais des défis structurels subsistent.
Un plan de réforme est en cours, comprenant une augmentation de capital par des investisseurs privés, la réduction des prêts liés aux actionnaires, et un recentrage sur des crédits moins risqués. Bien que la banque ait renoué avec les bénéfices en 2024, sa stabilité à long terme dépendra de la mise en œuvre rigoureuse de ces réformes.
Impact fiscal et fragilité du secteur
Les efforts de redressement des deux banques ont coûté à l’État togolais plus de 69 milliards FCFA en 2024, soit environ 1,5 % du PIB, exerçant une pression supplémentaire sur les finances publiques. Malgré les progrès réalisés, le secteur bancaire togolais reste vulnérable, avec deux petites banques représentant 9 % des actifs qui ne respectent plus certaines normes prudentielles.
Une gouvernance à renforcer
Les autorités togolaises insistent sur la nécessité de renforcer la gouvernance et les fondamentaux économiques pour prévenir de futures dégradations dans le secteur bancaire. Bien que des avancées significatives aient été enregistrées, les défis liés à la viabilité des banques publiques et privées persistent. Le FMI demeure un partenaire clé pour accompagner le Togo dans ses efforts de réforme et de stabilisation.