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Togo: 02 anciens prisonniers graciés en décembre 2024 à nouveau en prison

Deux anciens prisonniers récemment graciés par le chef de l’Etat togolais, retournent en prison à Lomé.

Le 28 décembre 2024, une vague d’ex-détenus a recouvré la liberté grâce à une mesure de grâce présidentielle. Cependant, moins d’une semaine plus tard, le 3 janvier 2025, deux d’entre eux ont été arrêtés à nouveau et placés à la prison civile de Lomé. Cette situation, selon Kao Atcholi, président de l’Association des victimes de torture au Togo (ASVITTO), met en lumière les lacunes d’un système social incapable de réinsérer les personnes marginalisées.

A en croire Kao Atcholi, ces arrestations traduisent un problème structurel majeur : l’absence de programmes d’insertion pour les ex-détenus. « Il s’agit des laissés-pour-compte, des désœuvrés, des jeunes en situation d’état de nécessité pour la survie. Ils rempliront les prisons civiles pour ressortir en décembre 2025 par grâce présidentielle », déplore-t-il.

La société togolaise semble piégée dans un cercle vicieux où les jeunes issus de milieux défavorisés, poussés par le désespoir, sont conduits à des actes les menant en prison. L’ASVITTO estime que cette réalité reflète l’échec des politiques publiques en matière de justice sociale et de lutte contre la précarité.

La situation est exacerbée par la surpopulation carcérale, qui rend les conditions de détention « difficiles et inhumaines », selon les défenseurs des droits humains. Ces facteurs augmentent les risques de récidive et interrogent sur la capacité de l’État à proposer des solutions durables.

« Quand le peuple crie pour le social, le gouvernement est dans la distraction pour voir qui a découvert l’Amérique, dans la dilapidation des deniers publics », fustige Kao Atcholi, dénonçant l’absence de priorités sociales dans la gouvernance actuelle.

L’ASVITTO préconise la mise en place de programmes d’insertion socio-économique, de formation professionnelle et d’accompagnement psychologique pour briser ce cercle vicieux. Sans de telles initiatives, les prisons continueront d’être le destin quasi inévitable de nombreux jeunes en manque de perspectives.

Face à cette réalité, l’ASVITTO exhorte les autorités togolaises à réorienter leurs priorités vers des politiques sociales inclusives, capables de prévenir la délinquance et d’assurer une réinsertion effective des ex-détenus. L’association rappelle que la grâce présidentielle, bien qu’elle offre un répit temporaire, ne saurait se substituer à des réformes structurelles nécessaires pour bâtir une société plus juste et équitable.

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