Le Togo s’apprête à organiser ses toutes premières élections sénatoriales le 2 février 2025. Cependant, la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP), plateforme d’opposition dirigée par Brigitte Kafui Adjamagbo Johnson, a annoncé qu’elle ne participera pas à cet examen.
Les sénatoriales, prévues pour élire une quarantaine de sénateurs au suffrage indirect par les conseillers régionaux et municipaux, marquent une étape cruciale dans l’installation des institutions de la Vème République. Les 20 autres sénateurs seront désignés directement par le président Faure Gnassingbé.
Brigitte Kafui Adjamagbo Johnson a motivé cette décision en dénonçant ce qu’elle qualifie de « coup d’État constitutionnel » en cours dans le pays. Elle considère ces élections comme une tentative de légitimer un régime qu’elle rejette. « Nous ne pouvons en aucun cas nous associer à ce projet qui serait une trahison de plus pour les Togolais », at-elle déclaré.
La nouvelle Constitution, promulguée il y a sept mois, prévoit que les députés et sénateurs éliront un président au rôle honorifique, tandis que le président du Conseil, chargé des pouvoirs principaux, sera issu du parti majoritaire. Cette fonction sera occupée par Faure Gnassingbé, dont le parti Unir détient la majorité des sièges parlementaires depuis les législatives d’avril dernier.
Mme Adjamagbo Johnson a également évoqué la mise en place du Sénat, qualifiée d’« institution supplémentaire inutile et budgétaire » dans un contexte économique et social difficile. Selon elle, le régime aurait orchestré des fraudes lors des élections municipales et régionales, assurant un contrôle des conseils chargés de désigner les sénateurs.
