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Togo: le CPJ plaide pour la levée de la suspension du journal « Tampa Express »

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a appelé les autorités togolaises à lever sans délai la suspension de trois mois imposée au journal Tampa Express. Ce bimensuel a été sanctionné suite à un article critiquant une personnalité influente du gouvernement.

En effet, dans un communiqué publié jeudi dernier, Angela Quintal, responsable Afrique du CPJ, a souligné l’importance de garantir la liberté de la presse au Togo. « Les autorités togolaises doivent permettre à Tampa Express de reprendre sa publication sans délai », a-t-elle déclaré depuis Durban. Elle a poursuivi en ajoutant que « les régulations médiatiques devraient encourager les bonnes pratiques, et non servir de prétexte pour imposer des sanctions disproportionnées ou de la censure ».

Pour rappel, cette mesure a été prise par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), l’organe de régulation des médias au Togo, qui accuse Tampa Express de diffuser des « informations sans preuve » et de violer à plusieurs reprises les règles de déontologie journalistique. Cette décision a été annoncée dans un communiqué publié le 4 novembre 2024.

Au centre de cette controverse se trouve un article publié le 30 octobre, dans lequel Tampa Express mettait en cause Sandra Ablamba Ahoéfavi Johnson, ministre et secrétaire générale de la présidence, ainsi que gouverneure du Togo à la Banque mondiale. Le journal affirmait que la ministre aurait influencé des nominations au sein de la HAAC. Francisco Napo-Koura, directeur de publication de Tampa Express, a expliqué que l’article critiquait l’influence croissante de Johnson, la décrivant comme « l’étoile montante des ‘putains de la république’ », en référence au livre de Christine Deviers-Joncour, La Putain de la République, qui relate l’influence de l’auteure dans les affaires politiques françaises.

Il faut noter qu’il s’agit de la quatrième suspension de Tampa Express depuis 2022. Cette même année, la HAAC avait déjà convoqué Napo-Koura pour d’autres présumées violations de la déontologie journalistique. En 2023, le journal avait également été suspendu pendant trois mois suite à une enquête sur une prétendue mauvaise gestion d’entreprise.

Napo-Koura fait également face à un procès pour diffamation, en rapport avec le même article controversé. L’audience, initialement prévue pour le 9 octobre 2023, a été reportée, ce qui a accentué les tensions autour de l’affaire.

Le CPJ et d’autres organisations de défense de la liberté de la presse considèrent que la suspension de Tampa Express constitue une entrave à la liberté d’expression. Le CPJ espère que cet appel poussera les autorités togolaises à réévaluer leur approche envers les médias critiques et à créer un environnement où la presse peut jouer son rôle de contre-pouvoir sans obstacles.

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