Le gouvernement français débat actuellement des recommandations du rapport de Jean-Marie Bockel, envoyé spécial du président Emmanuel Macron, visant à redéfinir la stratégie de la France en Afrique, rapporte RFI ce mercredi. Ce rapport, qui sera bientôt rendu public, trace les grandes lignes d’une nouvelle philosophie de la présence française, avec un accent particulier sur l’Afrique de l’Ouest, tant dans ses dimensions civiles que militaires.
Une réorganisation est déjà en cours. Plusieurs bases militaires historiques, telles que celles de Libreville, Dakar et Abidjan, cesseront d’être des bases permanentes de l’armée française. Cette réduction de l’empreinte militaire illustre la fin des déploiements traditionnels, avec le départ progressif des familles de militaires.
Désormais, la stratégie repose sur des détachements temporaires et une coopération plus étroite avec les pays hôtes. Des unités françaises plus légères, appelées « détachements de liaison interarmées » (DLIA), seront formées de noyaux d’une centaine de militaires. Ces équipes faciliteront les exercices, formations et opérations avec les armées locales, ajustant leur présence selon les besoins des partenaires.
Cette réorganisation permet également de répondre aux défis actuels, comme la montée des contestations et des campagnes de désinformation ciblant la présence militaire française en Afrique. En alléguant sa présence, la France espère réduire son exposition à ces critiques.
Certaines bases, comme celle de Djibouti, ne seront pas affectées par cette réorganisation, du fait de leur importance stratégique pour l’Indo-Pacifique. En revanche, la base de N’Djamena au Tchad, qui abrite 1 000 soldats, reste un point d’incertitude, et des décisions finales sont encore attendues concernant sa réorganisation.
