Les leaders de l’opposition togolaise ont présenté leurs excuses à la population pour les erreurs commises et les divisions internes qui ont entravé leurs efforts visant à instaurer une alternance politique. Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais, a exprimé ce regret lors d’une conférence-débat organisée mercredi, centrée sur la nouvelle constitution controversée.
« Le peuple a tout donné, mais les leaders de l’opposition ont failli, c’est pourquoi nous lui demandons pardon », a déclaré M. Olympio à l’AFP à l’issue de la réunion. Cet événement était organisé par la coalition “Touche pas à ma Constitution”, qui regroupe divers partis politiques et organisations de la société civile, sous la direction de M. Olympio.
« Nous demandons pardon au peuple pour nos divisions et nos promesses non tenues. Les citoyens ont été trahis par les leaders politiques de l’opposition, car nous avons poursuivi des objectifs partisans et personnels, en nous éloignant de l’intérêt général », a-t-il poursuivi.
M. Olympio a précisé que l’opposition développe actuellement une stratégie plus honnête et cohérente pour gagner en crédibilité auprès de la population. « Nous affirmons aux Togolais que nous avons pris une nouvelle orientation, basée sur la sincérité et la cohérence, afin de renforcer notre crédibilité », a-t-il promis.
La récente promulgation de la nouvelle constitution par le Président Faure Gnassingbé le 6 mai représente un tournant majeur pour le Togo. Le pays passe ainsi d’un système présidentiel à un régime parlementaire. La Vème République qui en résulte concentre le pouvoir entre les mains d’un Président du Conseil des ministres, fonction assimilable à celle d’un Premier ministre doté de larges prérogatives. Ce rôle ne sera pas soumis à une élection directe, mais reviendra automatiquement au chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale.
L’opposition togolaise, affaiblie par ses conflits internes, rencontre des difficultés à mobiliser ses partisans. Cette situation est aggravée par l’interdiction des manifestations, en vigueur depuis plusieurs années, réduisant ainsi leur capacité à attirer le soutien populaire.