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Togo: Mme Adjamagbo-Johnson, la voix courageuse de l’opposition à l’Assemblée nationale ?

Mme Adjamagbo-Johnson, unique femme de l’opposition élue députée lors des dernières législatives, s’engage à être la voix du peuple togolais au sein de la nouvelle assemblée nationale, dominée par le parti au pouvoir, Unir. Une mission qu’elle qualifie elle-même de « presque impossible ».

Lors d’une conférence de presse tenue vendredi, Mme Adjamagbo-Johnson a dénoncé le nouveau règlement intérieur de l’Assemblée nationale, voté et adopté par la majorité écrasante d’Unir. Elle a exprimé les défis psychologiques et émotionnels qu’elle affronte déjà en tant que députée de l’opposition dans ce parlement.

« Je vous assure que psychologiquement, c’est difficile. C’est difficile de se lever et de se dire : je vais encore aller faire un exercice au cours duquel je vais m’exprimer, donner un point de vue que personne ne prendra en compte », a-t-elle confié. Ces propos font allusion aux difficultés qu’elle a rencontrées lors des discussions préalables au vote du règlement intérieur aligné sur la nouvelle constitution, contestée par une grande partie des Togolais.

Malgré le refus de certains de ses collègues de l’opposition de siéger dans cette nouvelle assemblée où le pouvoir détient 108 des 113 sièges, Mme Adjamagbo-Johnson estime qu’il est crucial de prendre place, même face à une telle domination. Pour elle, la présence à l’Assemblée est essentielle afin de représenter les voix dissidentes.

« Au moins j’aurais été là pour dire ce qu’il faut dire, que je ne suis pas d’accord et qu’on voit qu’il y a au moins des gens qui ne sont pas d’accord (…) Il faut le leur rappeler tout le temps », a-t-elle conclu avec détermination.

Dans un contexte où le débat démocratique semble muselé par une majorité écrasante, la détermination de Mme Adjamagbo-Johnson à porter la voix du peuple togolais au sein de l’Assemblée nationale représente un acte de bravoure. Sa présence et ses prises de position rappellent constamment aux dirigeants que la contestation et le désaccord persistent, même dans un environnement politique majoritairement monocolore.

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