Le Syndicat Autonome des Magistrats du Niger (SAMAN) a annoncé une grève de 72 heures qui se tiendra du 1er au 3 juillet 2024. Cette action de protestation, qui s’étendra sur l’ensemble du territoire national de 8h00 à 17h30, ne comportera aucun service minimum, soulignant ainsi la détermination des magistrats à défendre l’indépendance du pouvoir judiciaire.
Dans un communiqué publié le 26 juin 2024, le SAMAN a dénoncé « la violation des principes et valeurs » de l’indépendance du pouvoir judiciaire et a exigé « l’arrêt des immixtions intempestives du pouvoir exécutif dans les attributions du pouvoir judiciaire ». Le syndicat pointe du doigt plusieurs incidents récents illustrant ces ingérences.
Le SAMAN accuse notamment le préfet de Konni d’avoir interféré dans une enquête judiciaire relative à un meurtre. De plus, le syndicat critique la décision « illégale » de la hiérarchie militaire de lever une mesure de garde à vue contre deux policiers accusés de violences envers un magistrat. Ces actions, selon le SAMAN, portent « gravement atteinte aux principes de la séparation des pouvoirs » et à l’indépendance judiciaire, telle que garantie par la Constitution et les traités internationaux ratifiés par le Niger.
La grève de 72 heures vise à attirer l’attention sur ces atteintes à l’indépendance du pouvoir judiciaire et à inciter les autorités à respecter les principes fondamentaux de la séparation des pouvoirs. Le SAMAN insiste sur le fait que sans une indépendance judiciaire réelle et respectée, l’État de droit et la démocratie au Niger sont en danger.
Cette protestation est une réponse directe à ce que les magistrats perçoivent comme une tendance croissante du pouvoir exécutif à s’ingérer dans les affaires judiciaires. Le SAMAN appelle donc tous ses membres à participer activement à cette grève afin de montrer leur unité et leur détermination à défendre les valeurs de la justice.