Les téléspectateurs de la Télévision togolaise (TVT) étaient habitués à regarder chaque samedi soir un concert-party du groupe Borko, animé par l’humoriste togolais Gbadamassi. Cependant, ces derniers week-ends, ils ont été privés de cette émission très prisée. Lors d’un direct sur sa page Facebook, l’acteur principal a expliqué les raisons de cet arrêt soudain.
En effet le groupe avait commencé ses productions sur la télévision nationale en pleine crise de la Covid-19, captivant ainsi les téléspectateurs. Après deux ans de production autofinancée, le ministre de la Communication et des Médias de l’époque, le professeur Ayewouadan Akoda, avait accordé un financement de 75 000 F CFA par production. Cependant, le coût de chaque production est estimé à environ 400 000 F CFA, sans compter les répétitions, a dévoilé Gbadamassi dans son direct.
Depuis le départ du ministre et la nomination d’un nouveau directeur à la tête de la TVT, la situation s’est détériorée pour le groupe, au point que la diffusion du concert-party a été suspendue sur la chaîne.
Selon le comédien, tout a commencé par une convocation du nouveau directeur de la télévision, suite à la décision du groupe de ne plus produire pour la TVT. « Ce n’est pas de notre propre gré qu’on a arrêté les productions, c’est parce que le nouveau directeur ne souhaitait pas nous accompagner. Il nous l’a d’abord dit clairement et ensuite par son comportement », a déclaré Gbadamassi qui se vante d’être la seule maison de production qui divertie le public togolais depuis Aloma, à Gbadagog jusqu’au Concert-party.
L’artiste a expliqué la raison de la cessation de la diffusion de la production sur la TVT par : « Nous aimons notre patrie, nous avons la passion mais à un moment donné, il faut que les acteurs culturels, il faut que ceux qui essaient de donner la joie au public on puisse les accompagner un peu afin qu’ils puissent vivre de leur art ».
Le chef du groupe a alors incité ses adeptes à contacter le directeur de la télévision pour demander la reprise de la diffusion de l’émission. « Ce qu’on fait sur la TVT vous manque mais le nouveau directeur pense que si on ne fait pas ça ne gêne personne, puisque vous ne l’appelez pas. Il faut l’appeler pour lui dire que ça vous gêne, que ça vous manque, que vous avez besoin de ce contenu », a-t-il souligné.
Au Togo, malgré les affirmations des dirigeants, la culture reste un secteur négligé. Faute de subventions, sans salles pour les spectacles et sans protection sociale, les artistes vivent dans des conditions précaires. Dans ces circonstances, ils meurent souvent dans la pauvreté et la maladie. Et lorsqu’un drame frappe l’un d’entre eux, ils doivent faire appel à la générosité du public pour s’en sortir.