L’Alliance nationale pour le changement (ANC), dirigée par Jean-Pierre Fabre, a marqué son absence notable lors de la rentrée parlementaire de l’Assemblée nationale, tenue ce mardi. Ce refus de siéger reflète la position du parti face à ce qu’il considère comme une assemblée « monocolore » dominée par la mouvance présidentielle.
L’NC ne siègera pas à la 7ème législature de la Vè république. Edem Atantsi, Secrétaire aux affaires politiques du parti, a expliqué la décision du parti lors d’une interview sur Radio Victoire FM. Selon lui, l’ANC refuse de siéger dans une assemblée où la majorité des sièges a été obtenue par des moyens frauduleux. « Je crois qu’il faut penser à autre chose et réfléchir autrement. On ne peut s’aligner. Car aller à l’Assemblée c’est rentrer dans les rangs », a-t-il déclaré, soulignant l’importance de ne pas légitimer une institution qu’ils considèrent comme illégitime.
L’absence de l’ANC a été accompagnée par celle d’une autre figure de l’opposition, Paul Dodji Apevon, leader des Forces Démocratiques pour la République (FDR). Ce boycott commun illustre une frustration partagée parmi les partis d’opposition quant à la transparence et à l’équité des processus électoraux au Togo.
Pour rappel, les résultats des dernières élections législatives confèrent une victoire écrasante à l’Union pour la République (UNIR), parti de la mouvance avec 108 sièges sur les 113 disponibles. Les cinq sièges restants ont été répartis entre plusieurs partis d’opposition : 2 pour l’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI), 1 pour l’ANC, 1 pour la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMP), et 1 pour les Forces Démocratiques pour la République (FDR). Ces résultats sont largement contestés par les partis d’opposition, qui dénoncent des fraudes électorales.