Le réchauffement climatique n’aura pas que des conséquences sur les calottes glaciaires et les ours polaires. Une étude récente publiée dans la revue The Lancet Planetary Health révèle que le changement climatique pourrait entraîner la migration de près de 209 espèces de serpents venimeux vers de nouvelles régions d’ici 2070.
Parmi ces serpents, on trouve la vipère du Gabon, l’aspic d’Europe et la vipère à cornes, dont l’habitat pourrait doubler en superficie. Si certaines espèces ne survivront pas aux changements de leur environnement, d’autres s’adapteront et se disperseront, notamment vers des régions d’Asie et d’Afrique.
Un danger accru pour les populations locales
Cette migration de serpents venimeux représente une menace importante pour les populations locales, particulièrement dans les pays pauvres qui ne sont pas préparés à faire face à l’augmentation du nombre de morsures. En effet, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les morsures de serpents venimeux causent déjà entre 138 000 et 270 000 décès par an, ainsi que 400 000 amputations et handicaps permanents.
Le manque d’accès aux soins et aux antivenins dans les régions touchées pourrait aggraver considérablement la situation. De plus, les populations locales n’ont souvent pas les connaissances nécessaires pour identifier les serpents venimeux et réagir à une morsure.
Un appel à la coopération internationale
Face à cette menace croissante, les chercheurs appellent à une coopération internationale accrue pour mieux comprendre les déplacements des serpents venimeux et leurs impacts potentiels sur la santé humaine. Ils soulignent également la nécessité de renforcer les systèmes de santé dans les régions les plus vulnérables et de mieux informer les populations locales sur les risques liés aux serpents venimeux.
« Nos recherches montrent que l’apparition de serpents venimeux dans de nouvelles régions est un signal d’alarme qui nous incite à réfléchir à la manière dont nous pouvons assurer notre sécurité« , affirment Pablo Ariel Martinez, de l’Université brésilienne de Sergipe, et Talita Amado, du centre allemand pour la recherche intégrative sur la biodiversité de Leipzig.
La migration des serpents venimeux due au changement climatique vient s’ajouter aux nombreux défis auxquels sont déjà confrontés les pays en développement, tels que la pauvreté, la malnutrition et les maladies infectieuses. Cette nouvelle menace met en lumière la nécessité d’un effort international concerté pour aider ces pays à se préparer et à s’adapter aux impacts du changement climatique.