Alors que les résultats provisoires des élections législatives et régionales du 29 avril dernier dévoilés par la CENI placent largement le parti au pouvoir en tête avec sur 108 sièges sur les 113 en jeu, le parti d’opposition, Forces Démocratiques pour la République (FDR) est monté au créneau pour dénoncer une mascarade électorale orchestrée par le pouvoir en place avec le but d’humilier l’opposition.
Lors d’une conférence de presse tenue ce lundi, Me Dodji Paul Apevon et le bureau exécutif des FDR ont exposé les irrégularités massives dont ils ont été témoins lors du scrutin. Ils ont notamment mis en lumière des cas de fraudes flagrantes dans plusieurs circonscriptions électorales, dépassant selon eux tout entendement humain.
Parmi les incidents décriés par les FDR figurent le refus d’accès aux salles de vote pour les délégués des candidats de l’opposition, ainsi que des bourrages d’urnes à visage découvert dans plusieurs bureaux de vote, notamment à Kpéyidji, Klologo, Adjodogoun, Yohonou, Mamissi, entre autres, dans la circonscription électorale de Vo. Dans ces localités, il est allégué que les urnes auraient été remplies avant l’heure officielle d’ouverture des bureaux de vote.
De plus, les FDR ont rapporté que des électeurs ont été surpris avec plusieurs bulletins de vote déjà marqués avant leur entrée dans les bureaux de vote, et certains électeurs ont refusé de se soumettre à l’empreinte de l’encre indélébile après avoir voté, avec la complicité des membres des bureaux de vote.
Les FDR ont également soulevé des préoccupations concernant l’utilisation de procurations signées à blanc par des présidents de CELI et remises à des candidats du parti au pouvoir, qui les auraient utilisées de manière abusive, comme ce fut le cas dans le village de Dagbati dans la circonscription de Vo.
Bien que la possibilité de contester les résultats devant la cour constitutionnelle ait été évoquée, les FDR se montrent sceptiques quant à l’efficacité de cette démarche. Me Dodji Apevon a exprimé le sentiment que les contestations contre des élections truquées au Togo n’ont jamais été prises en compte par la cour constitutionnelle, et il craint que cela ne conduise à une humiliation supplémentaire pour l’opposition.
Malgré ces défis, les FDR restent déterminées à poursuivre leur lutte pour la démocratie et la justice au Togo. Le président des FDR a assuré que, même avec seulement cinq représentants au parlement, l’opposition organisera une résistance ferme et que le débat sera animé à la prochaine assemblée nationale.
« Nous savions que notre choix de participer aux élections comportait d’énormes risques à cause de l’appel au boycott de certains de nos compatriotes et des fraudes que vont certainement organiser la bande de copains et de coquins qui ont pris notre pays en otage », précise la déclaration liminaire du parti.