Après des années d’engagement politique et de lutte pour la démocratie au Togo, Gerry Komandega Taama, président national du Nouvel Engagement Togolais (NET), a surpris le pays en annonçant son retrait de la scène politique togolaise. Cette décision, motivée par ce qu’il décrit comme des « irrégularités, des obstacles et des désillusions » lors des récentes élections au Togo, marque un tournant majeur dans la carrière politique de cet ancien député.
Dans un long message publié sur sa page Facebook, Gerry Taama a exposé les raisons profondes de sa décision. Il a souligné les événements troublants qui ont entouré les récentes élections législatives et régionales, dénonçant des « irrégularités massives » et une « manipulation » généralisée des procès-verbaux.
Le fondateur du NET a décrit des incidents inquiétants, notamment des cas de bourrage d’urnes et de membres du bureau de vote pris en flagrant délit avec des bulletins de vote chez eux. Ces révélations ont mis en lumière des failles graves dans le processus électoral et ont remis en question la crédibilité et la transparence des élections.
Dans un geste de franchise rare dans la politique togolaise, Gerry Taama a annoncé sa décision de se retirer de la scène politique, affirmant qu’il était temps de mettre un terme à une carrière politique marquée par des luttes et des défis. Il a exprimé sa frustration face à l’absence de transparence et à la persistance des pratiques antidémocratiques, affirmant qu’il refusait de participer à un système qu’il considérait comme corrompu et irrémédiablement biaisé.
Malgré son retrait, Gerry Taama a rappelé avec fierté son parcours politique, soulignant son engagement en faveur de la démocratie et de la transparence. Il a salué ses efforts pour désacraliser la fonction de député et pour montrer qu’il était possible de faire bouger les choses même en étant minoritaires.
Toutefois, il a précisé un avertissement solennel aux jeunes togolais, déconseillant fortement de s’engager en politique dans les circonstances actuelles. Il a exprimé son amertume face au décalage entre les aspirations démocratiques et la réalité politique du pays, affirmant que « ça ne sert à rien de perdre son temps en politique au Togo ».