Un tribunal vietnamien a condamné jeudi à mort la magnate de l’immobilier Truong My Lan pour son rôle dans une affaire de fraude financière de 304 000 milliards de dongs (12,46 milliards de dollars), la plus importante jamais enregistrée dans le pays, ont rapporté les médias d’État.
Son procès, qui a débuté le 5 mars et s’est terminé plus tôt que prévu, est l’un des résultats dramatiques d’une campagne contre la corruption que le chef du Parti communiste au pouvoir, Nguyen Phu Trong, s’est engagé depuis des années à éradiquer.
Lan, présidente et promoteur du groupe immobilier Van Thinh Phat Holdings, a été reconnue coupable de détournement de fonds, de corruption et de violations des règles bancaires à l’issue d’un procès dans le centre d’affaires de Hô Chi Minh-Ville, ont indiqué les médias officiels. « Nous continuerons à nous battre pour voir ce que nous pouvons faire », a déclaré à Reuters un membre de la famille, s’exprimant sous couvert d’anonymat.
Lan avait plaidé non coupable des accusations de détournement de fonds et de corruption, a déclaré à Reuters Nguyen Huy Thiep, l’un de ses avocats. « Bien sûr, elle fera appel du verdict », a affirmé l’un des avocats de l’accusée, soulignant qu’elle avait été condamnée à mort pour le chef de détournement de fonds et à 20 ans de prison chacun pour les deux autres chefs d’accusation de corruption et de violation de la réglementation bancaire.
La dirigeante du conglomérat est accusée d’avoir escroqué environ 42 000 personnes entre 2012 et 2022, par le biais d’un montage financier transitant par la SCB, détenue à plus de 90 % par son groupe, avec la complicité de fonctionnaires chargés de superviser le secteur bancaire. Cependant, elle a nié toute implication directe, imputant la responsabilité à ses subordonnés malgré les preuves accablantes.
Le journal Thanh Nien a indiqué que 84 accusés dans cette affaire avaient été condamnés à des peines allant de trois ans de probation à la prison à vie. Parmi eux se trouvent le mari de Lan, Eric Chu, un homme d’affaires de Hong Kong, qui a été condamné à neuf ans de prison, et sa nièce qui a été condamnée à 17 ans.
Pour rappel, le Vietnam impose la peine de mort principalement pour les délits violents, mais aussi pour les délits économiques. Des groupes de défense des droits de l’homme affirment qu’ils ont exécuté des centaines de condamnés ces dernières années, principalement par injection létale