Le nouveau report des élections législatives et régionales par le gouvernement togolais a exacerbé les tensions au sein de la classe politique du pays. Plusieurs partis d’opposition et organisations de la société civile ont appelé à des manifestations de trois jours pour protester contre cette décision.
Face aux tensions politiques qui prévalent au sein de la classe politique togolaise après l’adoption par le parlement d’une nouvelle constitution, le gouvernement togolais a pris la décision de revoir une fois de plus en deux mois le calendrier des élections législatives et régionales. Selon les autorités, cette mesure vise à accorder à l’Assemblée nationale le temps nécessaire pour réexaminer le projet de nouvelle constitution adopté le 25 mars.
Alors qu’aucune date n’a été encore annoncée pour le moment, quatre partis d’opposition notamment (ADDI, ANC, FDR et PSR) et une organisation de la société civile (FCTD) « appellent les populations à les rejoindre pour une grande manifestation de protestation les 11, 12 et 13 avril », dans une déclaration publiée jeudi, et « demandent aux candidats de poursuivre la campagne sur toute l’étendue du territoire national ».
Le communiqué des signataires exprime leur indignation face à la suspension soudaine du processus électoral, annoncée par le président togolais, qui justifie cette décision par le besoin de consultations étendues avec les parties prenantes nationales avant une nouvelle délibération sur la modification de la constitution. Les signataires condamnent fermement cette manœuvre du gouvernement, perçue comme une tentative de faire valider de force ses changements constitutionnels.
Pour rappel, le président Faure Gnassingbé au pouvoir depuis 2005 à la suite de la mort de son père qui a occupé la magistrature suprême pendant près de 38 ans a récemment ordonné au parlement d’entamer une deuxième lecture du texte controversé qui fait passer le Togo d’un régime présidentiel à un régime parlementaire.