L’ancien ministre de la prospective et de l’évaluation des politiques publiques sous le régime de Faure Gnassingbé, Kako Nubukpo, a vivement réagi à l’adoption de la nouvelle constitution par les députés togolais. Dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux, l’économiste a exprimé son opposition à cette démarche, la qualifiant d’inopportune et dénonçant une instrumentalisation de la loi fondamentale.
Nubukpo a souligné l’importance du contrat social comme socle du vivre ensemble, rappelant qu’il représente le garant du bien commun et de l’intérêt général. Il a déploré le fait que ce contrat social soit remis en question de manière précipitée et sans réelle consultation de la population. Selon lui, la récente révision constitutionnelle, adoptée dans des circonstances contestables, compromet cet équilibre fragile et risque de diviser davantage la société togolaise.
Dans son analyse, Nubukpo a mis en lumière plusieurs points saillants de la nouvelle loi constitutionnelle. Il a notamment critiqué la fin de l’élection du président de la République au suffrage universel direct, remplacée par un vote par les parlementaires réunis en congrès.
L’économiste a également pointé du doigt le contexte dans lequel cette réforme a été initiée, dénonçant le manque d’opportunité et le non-respect des procédures constitutionnelles. Il a souligné que l’Assemblée nationale, dont le mandat avait expiré, n’était pas légitime pour porter une telle réforme à quelques semaines des élections législatives. De plus, il a remis en question la légitimité du président Gnassingbé à engager une telle réforme à moins d’un an de la prochaine élection présidentielle.
Pour Nubukpo, cette révision constitutionnelle représente une instrumentalisation de la loi fondamentale à des fins partisanes, au détriment du bien commun et de l’intérêt général. Il a appelé à un débat public approfondi, incluant l’ensemble de la population togolaise, et a plaidé en faveur d’une consultation référendaire pour toute modification d’une telle ampleur.
Par ailleurs, l’économiste a mis en garde contre les conséquences néfastes de cette réforme sur la confiance envers les institutions politiques, sur l’unité nationale et sur la stabilité du pays. Il a appelé à la vigilance et à la mobilisation citoyenne pour préserver les acquis démocratiques du Togo et garantir un avenir meilleur pour tous les Togolais