Alors que l’opposition appelle à des manifestations sur trois jours pour protester contre le changement de constitution au Togo, le ministre de l’administration territoriale vient de mettre en garde les initiateurs de cette démarche.
La marche de protestation prévue pour les 11, 12 et 13 avril 2024, à l’appel de l’opposition contre le changement de constitution au Togo, pourrait être annulée. Dans une note adressée aux organisateurs, le ministre de l’administration territoriale, le Colonel Hodabalo Awaté, a cité le non-respect de la loi sur les manifestations publiques comme raison principale.
Les autorités togolaises estiment que l’appel à la manifestation de l’opposition ne respecte pas les dispositions de la loi régissant les conditions d’exercice de la liberté de réunion et de manifestation pacifique publique. « En conséquence, les organisateurs ont été informés que les manifestations projetées ne pourront avoir lieu aux dates prévues », ont indiqué le Colonel Hodabalo Awaté, ministre de l’administration territoriale, et Calix Madjoulba, ministre de la sécurité et de la protection civile.
Cette interdiction de la marche a suscité de vives réactions au sein de l’opposition et de la société civile, qui y voient une atteinte à la liberté d’expression et de manifestation. En réponse, les organisateurs ont adressé une nouvelle lettre au ministère de l’administration territoriale pour signifier qu’ils maintenaient la manifestation. Ils ont proposé un changement d’itinéraire et ont suggéré que le gouvernement engage des consultations.
De son côté, le ministre a persisté en accusant l’opposition de vouloir défier les forces de l’ordre et de sécurité, d’étendre la manifestation dans toute la ville en perturbant les écoles, et de s’en prendre systématiquement aux domiciles de députés spécifiques.
« Afin d’éviter de mettre en danger la sécurité des citoyens et de leurs biens, le gouvernement invite les organisateurs à faire preuve de retenue et à respecter les normes républicaines. Les éventuels contrevenants seront tenus responsables de leurs actes conformément aux lois de notre pays », a prévenu le gouvernement.
Pour rappel, les tensions politiques se sont intensifiées ces derniers temps au sein de la classe politique togolaise depuis l’adoption d’une nouvelle constitution par le parlement. L’opposition conteste l’initiative que le pouvoir tient à faire aboutir.