Le bras de fer entre la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) et le gouvernement se poursuit.
La nomination de Marc Brys comme sélectionneur par l’État, sans l’aval de la FECAFOOT, a provoqué un tollé. Le président de la FECAFOOT, Samuel Eto’o, a réagi avec fermeté, qualifiant cette décision d’illégale et d’irrespectueuse.
Dans une lettre cinglante adressée à Eto’o, la ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, justifie la décision du gouvernement. Elle souligne les prétentions salariales exorbitantes des candidats proposés par la FECAFOOT et affirme que l’État a pris les dispositions nécessaires pour l’entrée en fonction de Marc Brys.
«Les membres des structures d’encadrement des sélections sont recrutés, soit sur la base d’un contrat signé avec le Président de la Fédération Camerounaise de Football, après avis obligatoire du Ministre chargé des sports, soit sur la base d’une mise à disposition par l’État (…) Les trois candidatures soumises par vos soins, présentaient chacune des prétentions salariales exorbitantes, variant d’environ 1 milliard (1.500.000 euros) à 1,6 milliard de FCFA (2.500.000 euros) de rémunération (hors primes diverses) par an, soit respectivement en moyenne de 82 millions FCFA à 132 millions FCFA par mois. Ce qui représente des montants excessifs. (…) Au regard de l’imminence des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 : nous vous tenons informé que le ministère des Sports a d’ores et déjà pris toutes les dispositions utiles et nécessaires, adéquates et appropriées […] pour l’entrée en fonction du nouvel entraineur-sélectionneur», peut-on lire dans la lettre du ministre.
Cette situation ubuesque met en lumière les profondes divisions qui existent au sein du football camerounais. D’un côté, un gouvernement qui semble vouloir s’immiscer dans les affaires de la FECAFOOT. De l’autre, une fédération qui refuse de se laisser dicter ses choix et qui entend défendre son autonomie.
Le feuilleton Brys n’est qu’un symptôme d’un mal plus profond. Le football camerounais a besoin d’une réforme en profondeur pour sortir de cette crise. Il est urgent de trouver un modus vivendi entre le gouvernement et la FECAFOOT afin de garantir l’avenir du football camerounais.
En attendant, les Lions Indomptables se retrouvent pris en otage dans cette guerre de pouvoir. L’équipe nationale, qui doit disputer les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, est fragilisée par cette situation.
L’avenir du football camerounais est en jeu. Il est temps que les protagonistes de cette crise se ressaisissent et placent l’intérêt du football camerounais au-dessus de leurs querelles intestines.