Un événement médical historique s’est produit samedi 16 mars dans un hôpital de Boston : des chirurgiens américains ont réalisé la première greffe réussie d’un rein de porc sur un patient vivant. Cette avancée majeure ouvre la voie à une solution potentielle à la pénurie chronique de dons d’organes.
Le patient, Richard Slayman, un homme de 62 ans, « se remet bien » après l’opération qui a duré environ quatre heures, selon un communiqué de presse du Massachusetts General Hospital.
Cette opération s’inscrit dans une série de recherches prometteuses visant à utiliser des organes animaux, notamment porcs, pour pallier le manque de dons humains. En 2021 et 2022, des équipes de l’université de New York et de l’université de l’Alabama avaient déjà réalisé des greffes de reins de porc sur des patients en état de mort cérébrale.
Le rein greffé sur M. Slayman provenait d’un porc génétiquement modifié par l’entreprise eGenesis. Cette modification visait à réduire le risque de rejet par l’organisme humain.
« Je suis reconnaissant envers les médecins qui m’ont expliqué en détail les tenants et les aboutissants de cette procédure« , a déclaré M. Slayman. « J’ai vu cela comme une chance non seulement de m’aider moi-même, mais aussi d’offrir de l’espoir à des milliers de personnes qui ont besoin d’une greffe pour survivre. »
Un jalon vers une solution à la pénurie d’organes
« La réussite de cette greffe est l’aboutissement de décennies de recherche menée par des milliers de scientifiques et de médecins« , a déclaré le Dr Tatsuo Kawai, l’un des chirurgiens ayant participé à l’opération. « C’est un honneur pour nous d’avoir joué un rôle important dans cette étape historique.«
Le Dr Kawai espère que ce type de transplantation deviendra une solution viable pour « des millions de patients souffrant d’insuffisance rénale dans le monde entier.«
Aux États-Unis, plus de 100 000 personnes sont en attente d’une greffe, dont environ 90 000 ont besoin d’un rein. Le délai d’attente peut varier de quatre mois à six ans, et chaque année, un patient sur 20 figurant sur la liste d’attente décède faute d’organe disponible.