Après le Qatar, l’organisation de la Coupe du Monde 2034 par l’Arabie saoudite suscite des inquiétudes quant aux conditions de travail des migrants.
Alors que le monde du football se prépare pour la Coupe du Monde 2030 organisée par un trio inédit : Espagne, Maroc et Portugal, l’horizon de 2034 se dessine déjà. L’Arabie saoudite a été désignée comme pays hôte, une première historique pour la région du Golfe. Mais cette attribution n’est pas sans nuage.
Le spectre du Qatar hante encore les esprits. La compétition de 2022 a été marquée par de vives polémiques concernant les conditions de travail des migrants sur les chantiers des stades, ayant entraîné, selon certaines estimations, plus de 6500 décès.
L’Arabie saoudite dans le collimateur des ONG
Des organisations non gouvernementales s’inquiètent d’une situation similaire sur le sol saoudien. Une enquête du Guardian a révélé un nombre élevé de décès inexpliqués de travailleurs bangladais. Entre 2008 et 2022, 13685 d’entre eux seraient décédés dans le pays, dont 1500 en 2022, soit plus de quatre par jour.
Des chiffres alarmants qui sonnent l’alerte. Minky Worden, directrice des initiatives mondiales à Human Rights Watch, n’y va pas par quatre chemins : « La FIFA n’a toujours pas retenu la leçon selon laquelle l’attribution d’un méga-événement de plusieurs milliards de dollars sans diligence raisonnable ni transparence significative peut coûter la vie à des travailleurs migrants et entraîner de graves risques en matière de droits humains. »
A dix ans du coup d’envoi de la compétition, le royaume saoudien se retrouve déjà sous le feu des critiques. Il lui incombera de dissiper les doutes et d’améliorer drastiquement les conditions de travail des migrants pour éviter un nouveau scandale planétaire.
Reste à savoir si la FIFA, déjà épinglée pour son manque de vigilance sur ces questions, saura tirer les leçons du passé et exiger des garanties solides de la part de l’Arabie saoudite. Le regard du monde sera braqué sur ce pays d’ici 2034.