Alors que les Taïwanais et les Taïwanaises exprimaient leur voix dans les urnes ce Samedi 13 janvier, Pékin retenait son souffle. Maintenant que les résultats sont connus de tous, quels sont les nouvelles dynamiques diplomatiques qui découlent de l’issue de ces élections ?
Les élections présidentielles mais aussi législatives et locales qui se sont déroulées le samedi dernier ont tenu la Chine en haleine puisqu’elles opposaient, le parti démocratique progressiste DPP pro indépendance au parti nationaliste et prochinois Kuomintang (KMT) qui milite pour un rapprochement avec Pékin.
Alors que les résultats quasi-définitifs ont consacré la victoire du candidat que Pékin considère comme étant un « grand danger », Lai Ching-te du parti progressiste, la Chine ne compte pas abdiquer en ce qui concerne son projet de réunification qu’il qualifie d’ « inévitable ». Ce malgré la promesse du président nouvellement élu de « résister » aux pressions de Pékin. Il a gagné avec 40,2% des voix devant le dauphin de Pékin Hou Yu-ih qui n’est arrivé que deuxième avec un score de 33,4% des votes a concédé sa défaite et salué son protagoniste. Le Parti populaire Taïwanais a quant à lui réussi à créer la surprise en récoltant 26,4% des suffrages.
Les dynamiques diplomatiques suscitées par la victoire du parti indépendantistes aux élections du 13 janvier
Réagissant à l’actualité de ces élections, l’Union Européenne « félicite tous les électeurs » pour avoir participé une fois de plus à ce qu’elle désigne d’ « exercice démocratique ». Washington quant à lui est allé plus loin et a félicité le Dr Lai Ching-te pour sa victoire. Ce qui n’est pas pour plaire à Pékin puisque suite à ça une délégation d’anciens hauts responsables est arrivée à Taipei ce dimanche pour des réunions post-électorales avec les décideurs locaux.
A cette énième ingérence des Etats-Unis le ministère chinois des Affaires étrangères a réagi dans un communiqué en précisant que « Le département d’État américain a publié une déclaration sur l’élection à Taïwan, en Chine, qui a gravement violé le principe d’une seule Chine et a gravement violé l’engagement politique pris par les États-Unis de ne maintenir que des relations culturelles, commerciales et non officielles avec Taïwan, en publiant une déclaration aux forces séparatistes de l’indépendance de Taïwan. »
Toujours dans le sillage de l’actualité lié à cette élection, le Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la République du Mali prenant acte des résultats du scrutin a réaffirmé « solennellement l’attachement du Gouvernement de la République du Mali à la souveraineté de la République populaire de Chine sur l’ensemble de son territoire national ainsi qu’à l’unité et à l’intégrité de la République Populaire de Chine dont elle considère Taïwan comme partie intégrante. »
Ce lundi 15, Nauru le micro-Etat du pacifique a rompu ses relations diplomatiques avec Taipei qu’il considère dorénavant « plutôt comme une partie inaliénable du territoire chinois ». C’est à travers un discours communiqué sur Facebook que le président a annoncé que le Nauru « rompra immédiatement ses relations diplomatiques » et « ne développera plus de relations officielles ou d’échanges officiels avec Taïwan ». Décision qu’acorroboréele Ministre adjoint des Affaires étrangères Taïwanais Tien Chung-kwang ce lundi dans une conférence de presse qui a succédé l’annonce du président Nauru. « La République de Chine (nom officiel de Taïwan, NDLR) va rompre immédiatement ses relations diplomatiques avec Nauru, afin de préserver notre dignité nationale » a déclaré ce dernier.
