À quelques mois des élections législatives et régionales au Togo, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) maintient son opposition au découpage électoral. Après avoir dénoncé les disparités régionales et de genre lors d’une récente sortie médiatique, le parti de l’opposition a officiellement saisi la Commission nationale des droits de l’homme.
Dans un courrier adressé à la Commission nationale des droits de l’homme, l’ANC affirme que le découpage électoral en vigueur pour les élections législatives au Togo constitue un déni de droits, une violation massive des droits de l’homme et une grave forfaiture. Le parti dénonce « une règle injuste, inique, antirépublicaine et antidémocratique selon laquelle un Togolais d’une région donnée est supérieur ou inférieur à un Togolais d’une autre région. C’est de la ségrégation régionale pure et simple », indique le courrier.
L’Alliance nationale pour le changement a joint des documents à son courrier pour démontrer à la Commission nationale des droits de l’homme que l’État togolais a violé l’article 5 de la Constitution qui stipule que tous les Togolais sont égaux.
« L’ANC vient par la présente saisir formellement la CNDH, aux fins d’exiger réparation et de veiller à ce que les disparités et les incohérences relevées dans le découpage électoral actuellement en vigueur pour les élections législatives soient corrigées en s’en tenant rigoureusement au poids démographique de chaque région, de chaque circonscription électorale », déclare Me Manavi Isabelle Ameganvi, Vice-présidente du parti, dans le courrier.
Selon le parti d’opposition, un nouveau découpage électoral est nécessaire pour éviter les disparités régionales et de genre qui entraînent une discrimination flagrante et inacceptable.
Pour rappel, les élections législatives et régionales au Togo sont prévues d’ici la fin du premier semestre 2024, comme récemment annoncé par Yawa Kouigan, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement. Une date que l’opposition juge cependant « pas réaliste » du fait du risque de « vide institutionnel » qu’elle pourrait entraîner, alors que le mandat des députés de l’actuelle législature prend fin le 31 décembre 2023.