Alors que son pays avait voté contre la résolution des Nations-Unies pour un cessez-le-feu à Gaza, le seul pays africain d’ailleurs à l’avoir fait, le président sortant libérien remet les pendules à l’heure. Les diplomates semblent avoir désobéi aux instructions du chef de l’exécutif.
Dans un communiqué rendu public ce mardi 19 décembre, une semaine après le vote à l’ONU, le ministère de l’Information révèle que la position adoptée par les diplomates libériens, votant contre la résolution des Nations-Unies pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza, est non avenue. Selon le ministère, ces diplomates, dont l’identité n’a pas été divulguée, ont simplement outrepassé leurs fonctions en n’ayant pas respecté la position officielle du pays. Ainsi, ils « ont aussi violé le mandat du chef de l’État qui, en tant que président, a le dernier mot sur la politique étrangère », précise le communiqué.
Vertement critiqué par la population pour cette prise de position d’autant que le Libéria est le seul pays africain à s’être mis dans cette position, le président sortant s’est employé à annuler ce vote. A cet effet il aurait envoyé une lettre à l’assemblée générale de l’ONU pour modifier ce vote en faveur du Cessez-le-feu.
Selon Ibrahim Al-bakriNyei, un politologue questionné par Rfi, « la plupart des diplomates agissent sans respecter les consignes du ministère de l’intérieur ». Selon ce dernier, cet incident est caractéristique de l’existence d’ « un fossé entre le président, les diplomates et le ministère des Affaires étrangères ».
C’est encore plus éloquent si l’on considère la sortie de Sarah SafynFyneah, l’ambassadrice libérienne et représentante permanente du pays auprès des Nations-Unies qui nie toute violation de prérogatives de la part des diplomates ayant voté ; elle-même absente ce 12 décembre selon les observateurs. A en croire madame SafynFyneah le vote s’est fait en accord avec le ministère des affaires étrangères, il n’y a donc pas eu transgression selon elle au niveau des diplomates.