Ce mercredi, le porte parole du président Sud-africain a indiqué que le président va faire appel d’un jugement ayant déclaré « illégale » la reconnaissance l’an dernier par le gouvernement du roi de la nation zouloue.
La Haute Cour de Pretoria a ordonné, lundi au président Cyril Ramaphosa d’ouvrir une enquête pour déterminer si l’accession au trône du roi Misuzulu Zulu à la tête de la monarchie traditionnelle zouloue s’est faite dans le respect des lois coutumières.
Le frère aîné de l’actuel roi, le prince Simakade, qui affirme être l’héritier légitime du royaume, est à l’origine de cette procédure pour contester la reconnaissance officielle du roi Misuzulu Zulu par le président sud-africain Cyril Ramaphosa.
Dans un communiqué, publié mercredi, la présidence sud-africaine a indiqué qu’elle allait faire appel de ce jugement et précisé qu’en l’état, Misuzulu Zulu demeurait le monarque des plus de dix millions de Zoulous du pays, la plus grande ethnie du pays.
« Le président Ramaphosa appelle tous les membres de la famille royale à continuer d’œuvrer à l’unité » du peuple zoulou « et à mettre au premier plan l’intérêt des sujets de sa majesté », a précisé le communiqué du porte-parole du président, Vincent Magwenya.
Après le décès de son père, Misuzulu Zulu, 49 ans, a été désigné en 2021 comme monarque des Zoulous mais son couronnement traditionnel a été retardé de quinze mois, jusqu’en août 2022, à cause de querelles concernant la succession royale.
Misuzulu Zulu avait succédé à Goodwill Zwelithini, mort en mars 2021 après un règne de plus de cinquante ans. Lors d’une grande cérémonie organisée en octobre 2022, M. Ramaphosa a remis à Misuzulu Zulu un certificat le reconnaissant officiellement comme souverain. Pour accéder au trône, Misuzulu Zulu est sorti vainqueur d’une querelle de succession qui avait été tranchée par les tribunaux.
Misuzulu Zulu est le premier fils de la troisième épouse de Goodwill Zwelithini, qu’il a désignée comme régente dans son testament. Mais la reine est décédée subitement un mois après son mari, laissant un testament désignant Misuzulu Zulu comme roi. Avant la cérémonie d’octobre 2022, le fils aîné de M. Zwelithini, né hors mariage, a intenté une action en justice, affirmant être l’héritier légitime.
La constitution sud-africaine accorde une place aux chefs et rois traditionnels, qui jouissent d’une grande autorité morale. Des enjeux financiers sont également en jeu: Misuzulu Zulu a hérité de près de 30.000 km2 de terres -quasiment la superficie de la Belgique- qui sont gérées par un trust dont il tire des revenus.