Dans la nuit de dimanche à lundi, une importante explosion dans un dépôt de carburants à Conakry, générant un immense incendie au-dessus du dépôt d’hydrocarbures de la Société Guinéenne de Pétrole situé à Kaloum, dans le quartier de Coronthie.
« Les blessés arrivent par dizaines dans deux des principaux hôpitaux de Conakry, Ignace Deen et Donka », a affirmé docteur Mamadouba Sylla, un chirurgien qui travaille à l’hôpital de Donka.
L’explosion, accompagnée d’un incendie, a eu lieu peu après 00H30, dans le quartier administratif et des affaires de Kaloum, près du port, selon des médias guinéens et des habitants contactés par l’AFP.
Une épaisse fumée s’élevait lundi matin vers le ciel alors que des habitants fuyaient la zone de l’incident, selon des images sur les réseaux sociaux.
Dans un communiqué, le gouvernement guinéen a exprimé « sa profonde préoccupation face à cet évènement dont l’ampleur et les conséquences pourraient impacter directement les populations ».
« Dans les prochaines heures, un bilan d’étapes sera communiqué et une enquête sera ouverte pour situer les causes et les responsabilités », ajoute la communication du gouvernement sur le compte X du Ministère du Budget de la Guinée.
Des dizaines de véhicules de la protection civile étaient dans la même zone, selon des témoins. « Kaloum est en train de brûler. Le secteur du port est complètement barricadé par les forces de l’ordre et les sapeurs pompiers courraient vers le (lieu) du sinistre », a indiqué à l’AFP un habitant de la zone.
« Le courant est complètement coupé dans le secteur », a dit à l’AFP Thierno Diallo, qui s’est présenté comme un douanier.
Le gouvernement guinéen a annoncé aussi la fermeture des écoles lundi et demandé aux travailleurs de rester chez eux, quelques heures après un incendie dans le principal dépôt de carburant du pays à Conakry, qui a fait des dizaines de blessés selon une source médicale.
« Les travailleurs du secteur public et privé sont invités à rester chez eux », excepté les forces de défense, et « les établissements scolaires publics et privés seront fermés », a annoncé le gouvernement dans un communiqué.
Aucun bilan humain n’était disponible à ce stade, mais des sources médicales et des témoins faisaient état de dizaines de blessés.
Beaucoup ont décidé de quitter la zone alors que les militaires ont monté des barrages pour bloquer l’accès à Kaloum et ne laissent passer que les ambulances et les officiels. Des milliers de personnes marchaient en sens inverse cette nuit, se dirigeant vers la banlieue pour se mettre à l’abri. Un exode massif qui s’est déroulé dans le calme. Dans la foule, des blessés, comme cette femme portée par un adolescent ou cet homme dont le pied saigne abondamment.
Des Guinéens qui ont des proches à Coronthie doivent encore prendre leur mal en patience. Les habitants demandent depuis des années qu’il soit installé à l’extérieur de la ville. « Je le dis tout le temps. Ça, c’est dangereux! On n’est pas en sécurité avec tout ça. Les camions-citernes sont partout. Le dimanche, tu peux même pas circuler. On sait même pas s’ils sont bien fermés. On s’attendait à ce que ça arrive », témoignait Bineta, une habitante du quartier de Coronthie, après l’explosion.