Lundi 04 décembre dernier, le président Bissau-guinéen Umaru Sissoko Emballo dissolvait le parlement pour une présumée tentative de coup d’état suite aux évènements du vendredi 01 décembre. L’opposition parlementaire, pour manifester son total désaccord vis-à-vis de cette décision s’était réunie hier dans la journée du 13 décembre devant le parlement.
Bissau a été le théâtre de violents affrontements le 01 décembre 2023 entre des éléments de la garde Nationale et les forces spéciales alors que le président était en déplacement en marge de la COP 28 qui s’est tenue à Dubaï. Et c’est en représailles à cet incident qui à en croire le président serait une tentative de coup d’état, il décidera trois jours plus tard de dissoudre le parlement. Ce faisait, le chef de l’Etat aurait accusé le président de l’assemblée nationale d’être personnellement derrière ce forfait, accusation que ce dernier réfute naturellement.
Le président de l’Assemblée nationale Domingos Simões Pereira et le Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) pour leur part ont dénoncé le coup d’état institutionnel impulsé par le chef de l’état à l’encontre de l’Assemblée nationale populaire. Selon eux, ce dernier se sert juste de cet incident comme prétexte pour supprimer le contre-pouvoir que représente l’hémicycle.
Dans la perspective de contestation de cette décision unilatérale du président et répondant à l’appel du chef de l’hémicycle à ne pas se laisser intimider et à poursuivre la résistance, des militants et des députés de la coalition PAI-Terra Ranka se sont rassemblés ce mercredi 13 devant le parlement. Les forces de l’ordre ayant reçu l’ordre de bloquer l’accès au Parlement ont dispersés ces derniers à coups de matraques et de gaz lacrymogènes.
Placé sous haute surveillance, le président de l’Assemblée n’est pas sorti de chez lui mais cela n’a pas émoussé pour autant la détermination des militants qui se sont repliés et ont rejoint le siège du parti PAIGC.
A ce stade, il semble qu’une nouvelle crise politiquese profile à l’horizon en Afrique de l’ouest que si rien n’est fait, elle risque de prendre des propensions insoupçonnées tant les différentes parties sont catégoriques. « Nous disons et continuons à dire que le décret du président qui a dissout le Parlement n’a pas respecté les principes constitutionnels », a déclaré à la presse Armando Mango, porte-parole de la coalition Pai-Terra Ranka.