Les journées des lundi 18 et mardi 19 ont été marquées par une violente altercation entre les forces de l’ordre et les résidents de la ville de Tokombéré, située dans le Département Mayo Sawa de l’extrême Nord Camerounais. Le point de discorde et de colère collective concerne la gestion des affaires publiques par le maire.
Détournement de projets de développement au profit de sa localité, expropriation des terres des villageois ou encore la priorisation des étrangers dans l’attribution des marchés publics de la collectivité, sont entre autres les griefs de la population contre Boukar Tikirele maire de la commune de Tokombéré.
Cette situation a débouché sur une implosion de la colère d’habitants qui s’est manifestée de la manière la plus violente qui soit. En effet, une centaine de jeunes de la commune ont décidé d’assaillir les bureaux de la mairie. Afin d’affirmer leur veto, les autorités municipales ont préféré une intervention des force de l’ordre à la fuite.
Selon des témoignages, les gendarmes, après avoir échoué à repousser et à contenir une population en furie et résolument déterminer à démettre le maire de ses fonctions à coups de lacrymogène, ont tiré à balles réelles sur les manifestants. Pour ce qui est du bilan matériel et humain de ce fâcheux incident, il n’est clairement pas établi à ce jour mais une chose est sûre, il y a eu un nombre inconsidérable de blessés et on déplore également des morts côté civil.
Jean Jaurès Medjo, le sous-préfet de la localité a expliqué à L’oeil du Sahel que les manifestants réclamaient la démission du maire, devenu impopulaire auprès de ses administrés. La ville est placée sous une surveillance policière resserrée en attendant les prochaines élections.
