Société

Benin: le gouvernement accusé d’expulsion manu militari de riverains

En application de son programme de déguerpissement d’occupants de trottoirs de certains quartiers pour l’embellissement de la ville et des projets de tourismes, le gouvernement de patrice Talon violeraient le droit des citoyens.

Dans un rapport publié ce jeudi 7 décembre 2023, Amnesty international dénonce les déguerpissements de populations de la part des autorités béninoises en faveur du programme d’embellissement de la ville. L’ONG annonce dans un rapport avoir recensé 6000 personnes délogées et dénonce les conditions et manquements dont souffrent ces expulsions car certains n’ont pas eu de préavis, d’autres n’ont pas été relogés d’autres encore n’ont pas été indemnisés.

Faisant du tourisme un axe de développement au Benin, le président travaille depuis 2021 à rendre attractif les villes du pays. Ces expulsions qui ont débuté avec les occupants des trottoirs que l’on a appelé les « occupants illégaux » se sont étendues aux quartiers, déguerpissant de chez eux des habitants. Les quartiers concernés par cette mesure sont : Fiyégnon et Xlacodji à Cotonou, et Djègbadji à la périphérie de Ouidah.

Parlant des conditions dans lesquelles se déroulent ces expulsions, il est à noter que les habitants de Fiyégnon à proximité de l’aéroport international Bernadin Cardinal Gantin et ceux de Xlacodji non loin du port se sont faits délogés à coups de grues sous la surveillance de la police.

Jules BessanHoussinou  l’un des représentant des sinistrés signale que « certains de nos citoyens dorment à la belle étoile jusqu’à ce jour, d’autres dans les salles de classes et le reste en location »

Face aux accusations de différents acteurs, le porte-parole du gouvernement Wilfried Léandre Houngbédji s’inscrit en faux et soutient que les délais auraient été notifiés aux habitants et que ces derniers ont été relogés. Selon, lui les habitants de 357 maisons auraient bénéficié de ces relogements. Mais Houssinou Jules persiste et signe ad nauseam qu’il y aurait des oubliés et qu’il aurait recensé au moins les habitants de 200 maisons.

Dans un rapport intitulé « Chassés pour planter des cocotiers » publié jeudi par Amnesty international, l’organisation dénonce les conditions abusives dans lesquelles se sont déroulées ces expulsions parfois forcés d’honnêtes citoyens qui aujourd’hui se retrouvent soit à la rue, soit à la quête d’indemnités qu’ils étaient censés partager avec de parfaits inconnus aujourd’hui introuvables.

Ces évènements ont laissé des graves et durables sur le quotidien des habitants concernés selon Fabian Offner chercheur au bureau régionnal d’Amnesty international pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

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