Le Centre Africain de Recherche en Epidémiologie et Santé Publique (CARESP) a lancé mardi 21 novembre 2023 à Lomé le projet « cartographie des personnes atteintes d’albinisme au Togo en 2023 » en collaboration avec l’Association Nationale des Albinos du Togo (ANAT) et le laboratoire de recherche « Peau et Environnement » de l’Université de Lomé.
Le projet vise à recenser et localiser toutes personnes atteintes de l’albinisme à travers le pays et répond également à une observation alarmante du Dr Malanna Bigma, chargé de recherches au CARESP et chef de projet.
« Les personnes atteintes d’albinisme font souvent l’objet de discrimination en raison de préjugés erronés et de notions préconçues sur leurs conditions. Nous voulons qu’à la fin de ce projet, nous soyons en mesure de dire combien de personnes sont touchées par cette condition au Togo, où elles se trouvent, et ce qu’elles font. Ceci permettra d’orienter les actions de promotion de la santé de manière ciblée, en identifiant les zones nécessitant une attention particulière », a expliqué le Dr Malanna Bigma.
La période d’exécution de ce projet s’étend de décembre 2023 au février 2024. Pour atteindre ses objectifs, le CARSEP dirigé par Dr EKOUEVI Didier souhaite mettre à contribution aussi bien les acteurs de la santé, surtout ceux de la santé communautaire, que les concernés eux-mêmes à travers leurs différentes associations nous révèle afreepress.
« Nous avons utilisé plusieurs bases de données pour identifier toutes les personnes atteintes d’albinisme sur l’ensemble du territoire national. La première source que nous voulons utiliser est celle des agents communautaires qui maîtrisent leurs zones d’activités. Nous allons passer par eux pour localiser les personnes atteintes d’albinisme. Notre deuxième source d’information sera les associations des PAA. Il s’agira d’aller vers ces associations pour voir si elles disposent des registres qui peuvent nous fournir des informations nous permettant d’identifier des personnes, leur localisation et leurs conditions de vie. Nous avons une troisième source qui est un sondage en ligne. Il s’agira de toucher ces personnes via Internet. Nous allons également utiliser d’autres sources telles que les écoles, les églises, les mosquées et autres lieux de rassemblement. Nous avons mis en place un système d’identifiant unique pour éviter les doubles enregistrements », a expliqué le chef du projet.
Et au prof SAKA Bayaki de donner son apport en tant que dermatologue et responsable du laboratoire « Peau et Environnement » de l’Université de Lomé en ces termes :« En tant que dermatologues, c’est nous qui nous occupons du problème des personnes atteintes d’Albinisme. On sait bien que ces personnes ont très peu de mélanine et qu’elles sont très sensibles aux rayons ultraviolets, donc elles développent beaucoup de cancers cutanés. Cette étude nous permettra de connaître le nombre de PAA que nous avons au Togo, ainsi que des informations spécifiques sur leur santé pour des prises en charge adaptées ».