Après des mois de négociations et surtout d’attentes de la Suède, la Turquie traine encore le pas quant à la ratification de son adhésion à l’OTAN dans le Traité de l’Atlantique Nord.
Espéré pour la rentrée parlementaire Turque, le calendrier du parlement a montré que le vote n’était même pas à l’ordre du jour. En effet, Ankara conditionne la tenue du vote sur la résolution qui porte sur l’adhésion de la Suède à l’Otan par la vente des avions F-16 dont il a besoin pour rajeunir sa flotte de combat vieillissante.
Les relations entre Washington et Ankara ne sont pas tout à fait à leur beau fixe. Le choix d’Ankara il y a quatre ans de cela d’adopter le système de défense aérienne S-400 de la Russie n’a pas du tout plu au Pentagone. A cet effet, Washington a mis complètement en sourdine la demande d’Ankara depuis deux ans de pouvoir s’équiper à nouveau d’arsenaux américains ou européens. Comme si cela ne suffisait pas d’avoir opposé un refus catégorique à la modernisation des modèles F-16 C/D Fighting Falcon presque obsolètes que possèdent Ankara, Washington s’est empressé d’exclure la Turquie du programme d’avion Lockheed Martin F-35 lightningII.
Compte tenu de tous ces soubresauts, la Turquie, même si elle n’a jamais été contre une adhésion de la Suède, voit dans cette résolution une carte à jouer pour obtenir du congrès américains la vente des équipements dont elle a besoin.
A ce propos certains membres dudit congrès justifient leur réticence à donner leur accord pour une probable actualisation des arsenaux turcs par les menaces militaires que fait peser Ankara sur son voisin la Grèce. L’adhésion de la Suède se retrouve coincer dans une impasse politique.