La journée du 16 novembre 2023, au Madagascar a été marquée par une très controversée élection présidentielle qui devait dans le cadre de la constitution déterminer si le président sortant Andry Rajoelina briguera un nouveau mandat ou assurera une alternance démocratique. Selon les chiffres provisoires dévoilés par la commission électorale, près de 60% des Malgaches ont boudé les urnes.
Candidat à sa propre réélection, le Président Rajoelina a en face de lui dès ce premier tour une opposition farouches composée de douze candidats dont dix regroupés en coalition et parmi eux l’on peut retrouver les anciens présidents : Hery Rajaonarimampianina et Marc Ravalomanana. Néanmoins doutant de l’impartialité du processus, l’opposition a décidé de boycotter le scrutin électoral par un appel lancé à l’endroit de ses partisans car selon elle, ce dernier serait un « coup d’Etat institutionnel ».
S’il est vrai que l’élection a eu lieu malgré le boycott, le taux de participation quant à lui laisse à désirer puisque des sources proches de la commission électorale ont confié à l’Agence France Presse qu’il balloterait autour de 20 % alors que la commission elle-même fait état de 39%. Cette participation, qui est la plus basse dans l’histoire du pays peut être sujette à interprétation. Toutefois le président sortant se dit confiant quant à sa réélection pendant que l’opposition elle, déclare : « nous ne reconnaissons pas ces élections », pointant irrégularités et abstention non négligeables.
Il faut rappeler que la période des campagnes électorales a été émaillée de vives manifestations qui se sont envenimées avec les révélations du président du sénat selon lesquelles il a dû renoncer à l’exercice du pouvoir par intérim « sous les pressions » et des «menaces de morts ». Quant à la répression de ces manifestations, c’est une toute autre histoire.
Au regard de tous ces tiraillements et tractions, il apparaît clair qu’une crise postélectorale se profile à l’horizon que si elle venait à être effective, le pays aura du mal à se relever.