Société

Des jeunes malawites envoyés dans des fermes désertées d’Israël

Ce lundi, le gouvernement du Malawi a annoncé que plusieurs centaines de jeunes Malawites sont partis en Israël pour travailler dans des fermes désertées à la suite des attaques du Hamas et des bombardements sur Gaza.

Un premier vol transportant 221 jeunes hommes a quitté samedi le Malawi pour Israël, a annoncé le ministère du Travail du petit pays d’Afrique australe, ajoutant que d’autres prendraient bientôt le même chemin. Des milliers d’employés agricoles ont quitté les fermes d’Israël, un secteur important de l’économie du pays, depuis les attaques du Hamas du 7 octobre qui ont déclenché des bombardements israéliens massifs sur Gaza en représailles.

Certains étaient des étrangers et sont retournés dans leurs pays d’origine. D’autres étaient des Palestiniens de Gaza qui ont vu leur permis de travail israélien révoqué après les attaques du Hamas. Certains des travailleurs étrangers figurent parmi les 239 personnes ayant été prises en otages le 7 octobre par le Hamas, selon Israël.

Selon le ministre du Travail du Malawi, Wezi Kayira, Israël fait partie des pays visés par un programme du gouvernement destiné à trouver du travail à ses jeunes à l’étranger, et permettre par ce biais au pays de recevoir des devises étrangères dont il a cruellement besoin.

M. Kayira a souligné l’engagement de son gouvernement à garantir la sécurité des jeunes Malawites envoyés en Israël, assurant qu’ils travailleront dans des endroits certifiés « sûrs ».

Ces départs interviennent à peine deux semaines après qu’Israël a accordé 60 millions de dollars d’aide au Malawi, qui lutte contre une crise économique. Le gouvernement du Malawi a été critiqué par des militants des droits de l’Homme sur la manière dont l’accord a été scellé.

La Coalition des défenseurs des droits de l’Homme (HRDC) a ainsi condamné le « secret » entretenu selon lui autour de cet accord par le gouvernement, et appelé les autorités à garantir la sécurité des travailleurs en Israël.

Le chef de l’opposition au Malawi, Kondwani Nankhumwa, a lui condamné l’accord la semaine dernière au parlement, le qualifiant de « diabolique ». « Aucun parent sain d’esprit ne peut envoyer son fils ou sa fille dans un pays en guerre », a-t-il souligné.

Le Malawi a tissé des liens étroits avec Israël au fil des années, alors que d’autres pays africains défendent plus radicalement les droits des Palestiniens. Il avait déjà envoyé par le passé en Israël des diplômés en agriculture.

Peu après son arrivée au pouvoir en 2021, le président Lazarus Chakwera avait annoncé l’ouverture à Jérusalem d’une ambassade du Malawi en Israël, un première depuis des décennies pour un pays africain dans cette ville disputée.

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