Trois personnes, gérants et dirigeants d’un établissement d’études supérieures dans la ville du Mans, en France, ont été mises en examen pour, entre autres, aide au séjour en bande organisée, escroquerie aggravée et fraude fiscale.
Depuis avril dernier, une enquête pour soupçons d’escroquerie ciblait trois personnes d’une école de commerce du Mans. Le parquet du Mans vient d’annoncer la mise en examen de ces trois responsables.
L’enquête a « mis au jour un important réseau d’escroquerie aggravée, où des gérants et responsables d’une école d’enseignement supérieur ayant façade au Mans sont suspectés d’avoir vendu de faux documents à l’en-tête de leur établissement permettant à des étudiants étrangers d’entrer ou de se maintenir sur le territoire national », a précisé dans un communiqué la procureure de la République du Mans, Delphine Dewailly.
Pour y accéder, et venir étudier en France, dans la ville du Mans, plusieurs dizaines d’étudiants béninois déboursent des milliers d’euros. Sauf qu’à la fin, ils n’obtiennent pas les cours demandés. Selon les informations, les étudiants n’auraient finalement droit qu’à quelques heures d’anglais, ou de comptabilité.
La seule chose qu’ils obtiennent, c’est ce fameux faux document de scolarité. Ce papier qui, à l’époque, permettait aux étudiants de venir depuis le Bénin en France, puis d’y rester. L’enquête a ensuite montré que ce document n’avait aucune valeur juridique. Les étudiants béninois ne savent donc pas s’ils pourront rester en France.
« L’école faisait venir des étudiants partis d’Afrique », a confirmé une source proche de l’enquête à Ouest France » Ils payaient environ 5 à 6 000 € l’année, mais étaient très vite encouragés à travailler. Tous pensaient venir pour des études, mais ils ont très vite compris qu’ils étaient pris dans un cercle vicieux, car l’école était leur seul moyen de rester légalement sur le territoire. «
Les enquêteurs ont été en mesure de récupérer de nombreux documents lors des perquisitions menées aux domiciles des gérants du réseau. Ces documents » confirment l’importance et l’ampleur des faits reprochés puisque plusieurs dizaines d’étudiants ont ainsi été décomptés « , a précisé le parquet. » En outre, il apparaît que cette structure créée en 2018 aurait perçu des financements publics au titre de l’aide à la formation en alternance, là encore de manière fantaisiste et sans rapport avec son activité effective. «
Le 20 novembre dernier, deux hommes et une femme ont été interpellés. À l’issue des 96 heures de garde à vue, les trois suspects ont été mis en examen par un juge d’instruction du Mans pour « aide au séjour en bande organisée, escroquerie aggravée, abus de confiance abus de biens sociaux et fraude fiscale ». Puis, ils ont été placés sous contrôle judiciaire strict.
Interpellés le 20 novembre à Paris et au Mans, les trois responsables de cet institut de formation, âgés de 42 et 48 ans, dont l’un est français et deux sont béninois et sans antécédent judiciaire, ont été mis en examen pour « aide au séjour en bande organisée, escroquerie aggravée, abus de confiance, abus de biens sociaux et fraude fiscale ». Ils ont été placés sous contrôle judiciaire et encourent 10 ans d’emprisonnement.