Des centaines de partisans du président sortant Andry Rajoelina faisaient la queue pour venir chercher leur carte du parti, estimant qu’elle leur donne droit à rétribution.
Depuis le début de la semaine, des centaines de partisans du président sortant Andry Rajoelina se sont rassemblés devant les quartiers généraux du parti présidentiel à Antananarivo pour récupérer leur carte du parti. Selon eux, cette carte leur donnerait droit à une rétribution financière. Certains demandent même une somme de 350 000 Ariary (environ 70 euros) pour subvenir aux besoins de leur famille. Malgré les démentis du parti présidentiel, les partisans continuent de réclamer leur récompense.
Les partisans du président Rajoelina estiment que leur soutien inconditionnel mérite une rétribution financière. Certains affirment que le président leur avait promis de subvenir à leurs besoins en échange de leur soutien.
« Si le président était présent devant moi, je lui dirais qu’il nous a quand même promis de subvenir à nos besoins en contrepartie de nos soutiens car nous avons toujours été derrière le président », explique à l’AFP Emilienne Razafindramanga, ramasseuse de déchets à recycler, 44 ans.
« Donc nous demandons maintenant la somme de 350.000 Ariary », soit quelque 70 euros, une petite fortune dans ce pays qui est l’un des plus pauvres de la planète, « pour subvenir aux besoins de notre famille car nous sommes très pauvres », ajoute-t-elle.
« Je suis pauvre mais je reçois de l’aide donc je voulais remercier le président », explique Raveloson Razafindratoandro, retraité de 70 ans. « Il nous a fait des promesses aussi avant l’élection. Aujourd’hui, je suis ici pour prendre la carte en tant que membre actif. Grâce à ça, je peux me procurer l’argent qu’il m’a promis », ajoute-t-il, évoquant la même somme.
Cependant, le parti présidentiel nie avoir fait de telles promesses et affirme que la carte du parti est simplement une preuve d’appartenance et permettra aux détenteurs d’être privilégiés lors de futures distributions de dons.
« Cette carte prouve qu’on est membre du parti. Plus tard, lorsqu’il y aura des distributions de dons, les personnes à privilégier seront ceux qui ont cette carte. Mais jamais nous n’avons fait de promesses que nous allions distribuer de l’argent », nuance Rakotondrabe Josélito, responsable du TGV dans la commune rurale d’Ambohimangakely, à une quinzaine de km de la capitale.
Concernant la carte du parti, « il y a des rumeurs qui circulent en ce moment selon laquelle c’est une carte bancaire », raconte un autre responsable du TGV de la même commune, Rakotondrabe Josélito.
« C’est comme s’il y avait de l’argent dedans et qu’on allait le distribuer comme ça. C’est triste (…) c’est comme si on se moquait des gens frustrés », regrette-t-il. Malgré cela, les partisans continuent de réclamer leur récompense financière.