Au milieu de l’émotion suscitée par le décès de la jeune fille mordue par un serpent à Sotouboua , l’Observatoire pour la Promotion de la Santé en Afrique (OPS-Afrique) a souhaité apporter des éclaircissements sur la situation. Dans un communiqué rendu public le 21 octobre 2023, l’organisation de la société civile est revenue sur les circonstances entourant ce décès.
Depuis quelques jours, une information relative au décès d’une fillette à la suite d’une morsure de serpent suscite indignation et colère sur la toile. Le décès est survenu à l’hôpital en raison des retards constatés dans la recherche du sérum antivenimeux. Face à la polémique, l’Observatoire pour la Promotion de la Santé en Afrique (OPS-Afrique) s’est penché sur le sujet pour éclairer l’opinion publique.
Selon l’organisation de la société civile, c’est à l’école primaire publique Abidjandè de Sotouboua que la jeune fille de 11 ans, Bidaman Magnime Lesli, élève en classe de CM2, a été mordue par le serpent. Bien que ses camarades aient tué le serpent, ils sont rentrés chez eux sans informer leurs enseignants.
« Après s’être rendu compte, les parents ont ensuite alerté l’école et reçu la visite de l’enseignant de leur enfant. Malheureusement, la famille a choisi de faire confiance à un tradipraticien. Malgré ses assurances, la santé de la petite s’est rapidement détériorée. Face à la gravité de la situation, le père de l’enfant s’est assuré de la disponibilité du sérum antivenimeux au Centre Hospitalier Préfectoral (CHP) de Sotouboua. Cependant, l’accueil au CHP Sotouboua a été choquant. L’assistant médical, M. BAMELA Thétera, a refusé d’admettre la patiente, obligeant la famille à se rendre au CHR Sokodé, entraînant une perte de temps précieux», a relaté l’Observatoire.
« Vers 23 heures, les parents se sont rendus au Centre Hospitalier Régional (CHR) de Sokodé, mais ni cet hôpital ni les pharmacies locales ne disposaient du sérum antivenimeux. Ironiquement, c’est au CHP Sotouboua, où la victime avait été refusée, que le sérum a finalement été acheté. Malheureusement, la fillette a rendu l’âme avant de recevoir le sérum », lit-on dans la suite du communiqué.
Consterné par ce drame, l’Observatoire recommande l’ouverture d’une enquête afin de situer les responsabilités et si possible enclencher des poursuites judiciaires dans ce dossier.
« Les autorités locales compétentes doivent enquêter sur le tradipraticien qui a traité la fillette pour s’assurer de la légalité de son métier. La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) et les Organisations de Défense des Droits de l’Homme (ODDH) doivent s’engager dans ce dossier pour défendre les droits des patients. Le Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique est invité à garantir un approvisionnement suffisant en sérum antivenimeux dans les hôpitaux », déclaré l’OPS-Afrique.