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Le parfum d’une momie de 3500 ans recréé par des scientifiques en Egypte

L'odeur d'une momie recréé par des scientifiques

Des chercheurs de l’institut allemand Max Planck ont reconstitué l’odeur des baumes utilisés lors du processus de momification de Senetnay, une noble ayant vécu sous la 18e dynastie égyptienne. Ces fragrances seront présentées en octobre au musée Moesgaard au Danemark.

« Nous avons recréé le baume d’une personne qui n’existe plus physiquement. Nous n’avons pas la momie de Senetnay et il ne nous reste que ses vases canopes, qui contenaient normalement ses organes momifiés. Mais ses organes ont également été retirés. À la fin, il ne restait donc que des vestiges, de minuscules vestiges, de minuscules traces du baume de momification, la substance dont elle était recouverte pour la vie après la mort. Nous avons donc prélevé des échantillons de ces vases canopes et analysé le baume funéraire. En nous basant sur la composition moléculaire de cette substance, nous avons pu identifier l’ancienne odeur de l’éternité ou de l’au-delà », explique Barbara Huber, chercheuse à l’Institut Max Planck de géoanthropologie.

Pour recréer cette odeur du passé surnommé ‘odeur de l’éternité’, l’institut a fait appel à la parfumeuse Carole Alvez.

« Techniquement, je dirais que c’est une odeur boisée, résineuse, balsamique, aldéhydique, très chaude, puissante. C’est très important, je pense. Et en termes de souvenir, cela me rappelle des vacances en Grèce à cause de l’un des principaux ingrédients appelé lentiscus pistacia, le pistachier », explique Carole Calvez.

Ce mélange d’ingrédients montre également la diversité des routes commerciales de l’Egypte à l’époque, car certaines de ces plantes venaient d’Europe et d’Asie.

« J’espère que cela permettra de rajouter une nouvelle dimension et d’ouvrir une sorte de nouveau pont avec le passé, car nous pouvons continuer à raconter de nouvelles histoires avec les mêmes outils, mais ici, nous avons la possibilité d’ouvrir une sorte de portail émotionnel vers le passé. Et j’espère que cela permettra, du moins à mes yeux, de faire revivre aux gens quelque chose qui a disparu il y a 4 000 ans », explique Steffen Terp Laursen, responsable du département oriental du musée Moesgaard au Danemark.

Cette odeur « parfum de l’éternité » est déjà exposé depuis le 13 octobre 2023 au musée Moesgaard au Danemark.

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