Plus de 500 mineurs sud-africains restaient bloqués sous terre depuis plus de 36 heures en raison d’une impasse entre syndicats rivaux. C’est un conflit syndical aux méthodes inédites qui se déroule actuellement en Afrique du Sud.
L’origine et les circonstances de l’incident restent peu claires: la direction de la mine Gold One, en banlieue de Johannesburg, et l’Union nationale des mineurs (NUM), l’un des deux syndicats impliqués, affirment que les mineurs sont « retenus en otage ».
Selon Jon Hericourt, qui est le directeur de la mine d’or, lundi, une quinzaine d’hommes auraient été blessés pendant une bagarre. Très peu de détails sont disponibles concernant l’origine cet incident. Les déclarations des personnes sur place sont elles aussi contradictoires.
Mais toujours selon Jon Hericourt, tout a commencé quand des mineurs syndicalistes auraient empêché d’autres de quitter la mine après la fin de leur nuit de travail. L’une de leur revendication serait d’être les seuls à représenter les ouvriers de cette mine située à l’est de Johannesburg.
L’Association des mineurs et du bâtiment (AMCU) a démenti qu’ils soient retenus contre leur gré, affirmant qu’ils participent à un « sit-in » de protestation.
« Quelque 567 membres du NUM sont retenus en otage par des membres présumés de l’AMCU », a déclaré à l’AFP Livhuwani Mamburu, porte-parole du NUM. Ces mineurs étaient censés remonter à la surface lundi matin après leur travail de nuit mais sont restés dans la mine. Parmi eux, près de 70 femmes, a précisé Livhuwani Mamburu.
Le conflit porte sur la représentation syndicale dans cette mine d’or, où NUM est actuellement le seul groupe officiellement enregistré. L’AMCU affirme qu’une majorité écrasante de mineurs a signé pour adhérer à son syndicat mais ne bénéficie pas encore de représentation officielle, ce qui, selon lui, est la raison du mouvement social. « Les travailleurs ne sortiront que lorsqu’ils auront obtenu leurs droits d’organisation », a déclaré à l’AFP le secrétaire régional de l’AMCU, Tladi Mokwena.
La police est « en attente » et surveille la situation de près pendant que les négociations semblent se poursuivre, a assuré la porte-parole Dimakatso Nevhuhulwi. Selon NUM, la direction de la mine, qui n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP, aurait envoyé des soignants et une équipe de sécurité avec des vivres pour les mineurs, mais ces derniers sont désormais retenus aussi sous terre.
Le NUM, plus grand syndicat de mineurs du pays, a été fondé en 1982 par le président Cyril Ramaphosa, un ancien syndicaliste.