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L’opposition redoute une nouvelle ère de répression au Zimbabwe

Le président Zimbabwéen à son investiture

Zimbabwe's President Emmerson Mnangagwa looks on as he gives a media conference at the State House in Harare, Zimbabwe, August 3, 2018. REUTERS/Philimon Bulawayo - RC151429ABA0

De nombreux défenseurs des droits de l’homme dénoncent une nouvelle ère d’oppression brutale au Zimbabwe. Plus d’une douzaine de personnalités de l’opposition aussi bien des élus que des militants, ont été arrêtées par la police au cours des trois semaines qui ont suivi les élections, selon le parti de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC).

Emmerson Mnangagwa, ancien guérillero connu sous le nom de « Crocodile», a remporté un second mandat présidentiel le mois dernier, lors d’élections entachées d’irrégularités et remises en question par les observateurs internationaux et régionaux, qui ont décrit un climat de peur et intimidation.

Douglas Coltart, avocat spécialisé dans les droits de l’homme, explique qu’ « il s’agit d’une vaste campagne de répression contre l’opposition, qui fait appel aux forces de l’ordre et à l’appareil judiciaire. Des candidats de l’opposition ont été arrêtés et détenus, et, dans certains cas, agressés et leurs maisons incendiées; «  ajoute il.

Harrison Nkomo, avocat d’une militante, Maureen Kademaunga, raconte comment sa cliente a été injustement traduite en justice : » Mme Maureen Kademaunga était accusée de trois chefs d’accusation pour tentative de meurtre et d’un chef d’accusation pour atteinte à la propriété. Après examen des documents Mme Kademaunga a été jugée non coupable. Il a été décidé qu’elle devait être libérée faute de preuves ». 

Pourtant, Emmerson Mnangagwa assure que le Zimbabwe sera une démocratie mature sous son règne, mais les groupes de défense des droits internationaux tels qu’Amnesty International et Human Rights Watch ne sont pas de cet avis. Il a nié à plusieurs reprises les accusations selon lesquelles il aurait recours à la répression pour écraser la dissidence. Cependant, le président zimbabwéen, de 81 ans, a menacé d’emprisonner « quiconque veut semer le chaos ».

Khanyo Farisé, directrice adjointe de la recherche à Amnesty International, a vu le nombre de victimes de la répression monter en flèche depuis l’investiture du président. 

 » En tant qu’organisation, nous avons soutenu plusieurs personnes qui avaient été enlevées, empoisonnées, torturées et qui avaient subi toutes sortes de violences. Certaines d’entre elles, par exemple, souffrent d’impacts à long terme sur leur santé et ont failli perdre la vie, notamment parce qu’elles ont été écrasées par des véhicules ou parce qu’on leur a fait ingérer du poison, ce qui a entraîné des pertes de mémoire et d’autres troubles physiques ».

Malgré la répression, l’opposition zimbabwéenne continue d’appeler à des manifestations pacifiques à travers le pays, et espère la médiation d’autres pays africains dans son conflit avec la Zanu-PF .

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