Ce mardi, un accord a été signé entre le gouvernement rwandais et une start-up germano-canadienne pour construire un réacteur civil expérimental afin de réduire sa dépendance aux énergies fossiles.
Selon la start-up, Dual Fluid Energy qui va le construire, le réacteur sera prêt à être testé en 2026. Ces « réacteurs peuvent être utilisés pour produire de l’électricité, de l’hydrogène et des carburants de synthèse à des coûts inférieurs à ceux des combustibles fossiles », a affirmé le PDG de Dual Fluid Energy, Gotz Ruprecht, lors d’une conférence de presse à Kigali.
Le ministre des infrastructures rwandais a déclaré lors de cette conférence que le recours à l’énergie nucléaire alimentera une « une source d’électricité stable et fiable, en réduisant la dépendance aux hydrocarbures et en contribuant à répondre à la demande croissante en énergie ».
En 2019, le Rwanda avait signé un accord avec l’Agence fédéral Russe de l’énergie atomique Rosatom, pour construire des centrales nucléaires. Dans un interview accordé à l’AFP, Frank Habineza, Le leader du principal parti d’opposition, le Parti Vert Démocrate du Rwanda, a jugé « dangereux » l’accord passé avec Dual Fluid Energy. Il déclare qu’il n’y a « pas de grande différence entre ce que Dual Fluid Energy veut faire et ce que la Russie et le gouvernement rwandais voulaient faire en 2019 ».
« Aucune étude ne peut me convaincre qu’il y a un endroit dans ce pays où un réacteur ou une centrale nucléaire puisse être construit sans mettre en danger la population », a- t-il ajouté. « Notre réacteur de test est un petit dispositif avec une faible combustion et contient donc peu de matériau nucléaire. Pour cette raison, il ne présente aucune menace pour l’environnement », ont assuré l’Office rwandais de l’énergie atomique et Dual Fluid Energy dans un communiqué commun.
Rappelons que l’Afrique du Sud est le seul pays du continent à disposer d’un programme nucléaire civil, avec deux réacteurs en service depuis plus de 30 ans.