Ce mercredi, quatre Nigérians ont été condamnés en appel à des peines de huit à 18 ans de prison ferme par la cour d’assises du Val-de-Marne, en France, pour proxénétisme aggravé en bande organisée et traite d’êtres humains, avec pour victimes de jeunes Nigérianes forcées à se prostituer, au Bois de Vincennes.
Les peines sont proches de celles prononcées en première instance par la cour d’assises de Paris qui avait condamné les accusés à 10, 13, 15 et 19 ans de réclusion, en juillet 2020. À Créteil, l’avocat général avait requis mardi des peines de prison ferme allant de neuf à 18 ans.
La cour a pris en compte l’extrême gravité des faits reprochés » et « la manière dont ces jeunes filles ont pu voir leur humanité niée dans un but mercantile », a souligné la présidente, Pascale Pérard, à la lecture du verdict.
Pour Omos Wiseborn, qui « a participé activement à l’organisation de ce réseau » selon l’accusation, la cour a suivi les réquisitions de l’avocat général et l’a condamné à 18 ans de réclusion. Une peine « extrêmement sévère » pour son avocate, Me Caroline Thévenin, « qui n’est pas le reflet de la réelle implication d’Omos Wiseborn dans ce réseau criminel : il n’était pas en haut de la pyramide », a-t-elle dit.
Pour avoir hébergé des jeunes filles, les avoir forcées à se prostituer, et avoir récupéré l’argent gagné lors de leurs nuits de passes, Dennis Brown et Blessing Ubi ont été condamnés à respectivement 12 et 15 ans ferme. Ils avaient écopé de 13 et 15 ans de réclusion en première instance.
Emmanuel Aiwansosa, jugé pour avoir pratiqué un avortement forcé sur une des parties civiles et pour proxénétisme aggravé, a écopé de huit ans de prison ferme, contre dix ans en première instance.
« Cela me semble juste, c’est une décision qui ne choquera pas ma cliente », a réagi Me Catherine Delanoë Daoud, avocate de Gloria (prénom modifié) qui avait 14 ans au moment des faits, et avait raconté à la cour son avortement sauvage et forcé jeudi dernier.
Les quatre Nigérians comparaissaient depuis le 19 septembre pour avoir recruté, sur de fausses promesses d’emploi ou d’études, des jeunes filles parfois mineures au Nigeria, avoir organisé leur périlleux voyage vers la France, où une fois arrivées, elles ont été forcées à se prostituer au Bois de Vincennes.
Tout au long de l’audience, les accusés ont reconnu les faits, cherchant toutefois à minimiser leur rôle et leur implication. Ils ont aussi exprimé des regrets et présenté leurs excuses aux victimes, qui avaient raconté leur supplice à la cour.