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Mali: des policiers attaquent la prison de Bamako et libèrent un commandant des forces spéciales

Des éléments de l'unité anti-terroriste de la police du Mali @BBC

Des policiers ont pris d’assaut une prison au Mali et y ont libéré un commandant des forces spéciales de la police anti-terroriste. Le haut gradé y était détenu pour avoir prétendument utilisé la force brutale pour réprimer des manifestations meurtrières l’année dernière.

Selon observer.ug, le chef de l’unité antiterroriste de la police, Oumar Samake, avait été arrêté dans l’État du Sahel et emprisonné vendredi, pour des accrochages meurtriers entre les forces de sécurité et les opposants à l’ex-président Ibrahim Boubacar Keita, qui se sont déroulés l’année dernière.

Les manifestations anti-Keita ont secoué le Mali l’année dernière et ont finalement abouti à l’éviction du président par un coup d’État militaire. Une de ces manifestations, le 10 juillet 2020, a déclenché plusieurs jours d’affrontements meurtriers avec les forces de sécurité. L’opposition politique malienne a déclaré à l’époque que 23 personnes avaient été tuées lors des troubles. Les Nations Unies ont signalé que 14 manifestants ont été tués, dont deux enfants.

Une enquête a été ouverte sur les meurtres de décembre 2020. Vendredi, le commandant des forces spéciales de la police, Samake, a été arrêté pour son rôle présumé dans les violences, a déclaré à l’AFP un haut responsable judiciaire. Cette arrestation a suscité la colère de ses éléments qui ont attaqué la prison où il était détenu dans la capitale, Bamako pour le libérer.

Le gardien de prison Yacouba Touré a indiqué à l’AFP qu’un grand nombre de policiers bien armés s’étaient présentés à la prison. « Nous n’avons pas résisté », a-t-il déclaré, ajoutant que la police est partie avec Samake « sans incident ». Un responsable du ministère de la Justice, qui a requis l’anonymat, a déclaré que le gouvernement avait décidé de libérer Samake « au nom de la paix ». « Ce n’est pas une décision de justice », a déclaré le responsable, ajoutant que l’enquête sur Samake se poursuivrait.

Le gouvernement intérimaire du Mali a condamné l’action des « hommes en uniforme et armés » des Forces spéciales antiterroristes (Forsat) dans un communiqué télévisé, rapporte l’agence de presse AFP. L’Association malienne des droits de l’homme (AMDH) s’est déclarée « profondément choquée » et a qualifié cela de grave atteinte à l’état de droit.

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