Les derniers travaux de constructions du gazoduc Nord Stream 2 qui assurera la liaison sous-marine entre la Russie et l’Allemagne, ont connu leur épilogue, a annoncé vendredi tôt le matin, le géant de l’énergie d’État de Moscou, Gazprom.
Dans un communiqué publié vendredi, Alexey Miller, président du géant de l’énergie basé à Saint-Pétersbourg en Russie, a déclaré qu’ « à 8h45 ce matin, heure de Moscou, les travaux sur le gazoduc Nord Stream 2 sont terminés », rapporte RT. Cette annonce vient ainsi corroborer les propos du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, plus tôt cette semaine qui avait révélé que les travaux de canalisations sous la mer Baltique serait « terminée dans quelques jours et (elle) commencera à fonctionner ».
Selon un rapport de Bloomberg, le gaz devrait commencer à circuler dans son réseau à partir du début du mois prochain et que les derniers tests et préparations sont en cours. Lavrov indique que les efforts du gouvernement américain pour arrêter la construction par le biais de sanctions et de pressions politiques ont maintenant échoué. Cependant, a-t-il ajouté, « il y a toujours une attaque frontale, malgré tout, sur Nord Stream 2 », malgré le fait que « tout le monde sait que les Américains ont réalisé (que ce sera terminé). »
Le mois dernier, le président américain Joe Biden a dévoilé un nouveau paquet de sanctions visant les entreprises impliquées dans sa construction, affirmant que l’achèvement du projet augmenterait l’influence de la Russie sur les marchés européens de l’énergie, tout en affaiblissant « l’Ukraine et les pays de l’OTAN et de l’UE du flanc oriental ». Le pipeline, a déclaré la Maison Blanche, menace donc « la sécurité nationale, la politique étrangère et l’économie des États-Unis ». Les mesures de Washington sont intervenues alors que la chancelière allemande Angela Merkel se rendait à Moscou pour un sommet avec le président russe Vladimir Poutine.
En mai, le président américain a déclaré que « aller de l’avant et imposer des sanctions maintenant, je pense que c’est contre-productif en termes de nos relations européennes ». Berlin et Washington avaient également signé un accord en vertu duquel les Américains cesseraient de s’opposer à Nord Stream 2, à condition que l’Allemagne s’engage à soutenir les sanctions contre Moscou si elle utilise le pipeline à des fins « d’agression ».
La Russie insiste sur le fait que le gazoduc est une étape vitale pour sécuriser l’approvisionnement énergétique du continent et fournir du gaz à bas prix de la Sibérie aux consommateurs d’Europe occidentale. Moscou a démenti les allégations selon lesquelles il envisage d’utiliser la nouvelle liaison pour couper l’énergie de l’Ukraine voisine.
Cependant, Kiev insiste sur le fait qu’elle risque de perdre des milliards de dollars en frais de transit de gaz si les approvisionnements sont acheminés par Nord Stream 2, plutôt que par son réseau aérien de canalisations de construction soviétique, qui ont été construits par Moscou lorsque les deux pays étaient membres de l’Union soviétique. En juin, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré à la délégation du Congrès américain en visite qu’un tel scénario priverait Kiev d’environ 3 milliards de dollars par an, la laissant incapable de financer ses forces armées.