La célèbre animatrice ivoirienne Yann Bahou, victime d’une mésaventure, lors d’un déplacement sur le Gabon cette semaine, fait un triste témoignage.
L’animatrice vedette télé ivoirienne, Yann Bahou, récemment en visite privée au pays du président Ali Bongo, a connu un sale temps. En effet, elle a été interpelée par la police gabonaise à son arrivée à la sortie de l’aéroport de Libreville, alors qu’elle avait déjà passé tous ses contrôles sans aucun souci.
Elle a par la suite été enfermée dans une cellule, privée de nourriture, avant d’être renvoyée manu militari en Côte d’Ivoire via un avion. Voici ci-dessous son glaçant témoignage.
« Je suis YANN BAHOU animatrice radio et télé Ivoirienne. Je me suis rendue au Gabon le mardi 14 septembre 2021 pour une visite familiale. Ayant tous les documents nécessaires pour m’y rendre. J’ai passé tous les contrôles sans soucis. À la sortie de l’aéroport je suis interpellée par un agent de la police de l’immigration qui me demande : vous êtes journaliste Madame, j’ai dit non je suis animatrice. Il m’a demandé de le suivre chose que j’ai fait sans hésiter.
Une fois au poste, voici notre échange :
L’agent: La raison de votre présence sur le sol gabonais
Moi: Je suis en visite familiale
L’agent: vous êtes journaliste ?
Moi: Non je suis animatrice
L’agent : Où est alors le document de votre employeur qui justifie votre présence dans notre pays?
Moi: je n’en ai pas, vu que je suis là à titre personnel pour une visite familiale
L’agent: vous êtes en mission, il faut ce document
Moi: Non M. je ne suis pas en mission. Je peux vous montrer ma lettre d’invitation et la réservation de l’hôtel
L’agent : Donnez-les-moi
Il en fait une copie et sort du bureau.
Mon contact me rejoint au poste et demande à me récupérer pour me ramener à l’hôtel chose que refusent les agents sous prétexte qu’ils doivent en recevoir l’autorisation.
Une fois l’agent revenu, il me demande de le suivre. Je l’ai suivi sans poser de question.
Une fois dans le deuxième bureau, le second agent que j’y trouve me dit ceci:
Agent2 : Mme vous avez combien de téléphone ?
Moi : 2 téléphones
Agent 2 : donnez-les-moi, je les confisque. Vous les journalistes là vous faites les vidéos et envoyez des messages bêtes
Moi : M. je peux savoir ce qui se passe svp ?
Agent 2 : Mme donnez les téléphones on va quitter ici
Mon téléphone a sonné à peine j’ai eu le temps de dire à mon contact ce qui se passait que l’agent m’a arraché le téléphone de l’oreille et l’a balancé sur une chaise. Il m’a crié dessus en exigeant que j’entre dans la salle pour qu’il ferme la porte.
Me voici enfermée comme une voleuse sans savoir ce que j’avais fait ; il était 19 h au Gabon. J’y étais avec d’autres étrangers et un Ivoirien. Certains y étaient depuis 8 jours.
Dès que j’ouvrais la bouche pour demander ce que j’avais fait, on m’exigeait de la fermer. Un détenu a demandé à prendre ses médicaments, on lui demande a dit : les médicaments, c’est pourquoi ? Vas là-bas ha.
Stressée et paniquée je n’avais plus de mots… à 04 h j’ai pris froid vu que j’étais assise à même le sol et là j’ai commencé à saigner.
À 06 h je demande de l’aide à l’agent, ce dernier me demande de me débrouiller et d’éviter de l’emmerder.
C’est à 09 h que la capitaine est venue.
La capitaine me demande de venir, une fois en face d’elle :
La capitaine : c’est qui elle ?
Moi : je me presse de me présenter
La capitaine : ha, c’est vous la journaliste !
Moi : Non Mme je suis animatrice radio télé
La capitaine : où est le document de votre structure justifiant votre présence ici?
Moi : Je ne suis pas en mission Mme je suis en visite familiale
La capitaine : Même si vous êtes en balade votre entreprise doit vous donner un document avant que vous ne veniez ici
Moi : Je ne le savais pas Mme
La capitaine : haaaa ok la prochaine fois venez avec ça
Moi : Ok Mme
Elle remet mon passeport à un agent et dit allez-y. Je demande où Mme ? Mais chez vous. Je dis, mais Mme, elle me jette à la figure : Mme on a du boulot ici hein.
C’est ainsi que j’ai été refoulé hier mercredi et ramener en Côte d’Ivoire. J’ai été enfermée de 19 h à 09 h sans avoir le droit de boire ni de manger. Mon contact m’a dit après que je sois rentrée en Côte d’Ivoire, qu’il avait ramené à manger et à boire pour moi. Mais les agents ont refusé de m’apporter le repas. Je précise qu’il y avait le ressortissant togolais qui n’avait pas mangé ni bu depuis 3 jours.
Par ailleurs, elle a invité les uns, les autres à toujours garder sur soi tous ses documents, au cours de chaque voyage, même si ce denier n’est pas nécessaire. « Prenez tous les documents mêmes ceux qui à votre avis ne sont pas nécessaires avant de voyager », a conclu Yann Bahou.